Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DE LA MER SANS FIN
LA PIÈCE DE LA MER SANS FIN

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LA PIÈCE DE LA MER SANS FIN

lolo as lolo ex-général en chef

-Ahna, non!

Mon cris résonna brièvement contre les murs. Mais il était trop tard. Oubliant toute sa prudence et sa méfiance, pourtant légendaires, Ahna se précipita vers la cage, ouvrit la porte, et se jeta dans les bras de Yann. Je retenais ma respiration. Celui-ci loucha sur le cou d’Ahna. Une fraction de seconde. Avant de fermer les yeux et de la serrer lui aussi dans ses bras. Rassurée, je courus vers eux et me joignit au câlin collectif.
Ahna finit par lâcher Yann. Elle ne pleurait pas parce que, bon, faut pas exagérer quand même. Elle n’avait sûrement jamais pleurée de sa vie, c’était pas aujourd’hui qu’elle allait commencer.
Nous étions, là, touts les trois à nous regarder, sans rien dire, Yann se posait sûrement beaucoup de questions, mais il ne nous demandait rien, pour ne pas gâcher l’instant, lorsque Livian entra, encore humilié par sa cuisante défaite contre Ahna. Enfin, contre Ahna et les livres.
-Que… commença-t-il en s’arrêtant à l’entrée.
-Tu devrais expliquer, me dit Ahna.
-Pourquoi moi?
-Parce que. Allez fait pas un caprice.
Je soupirai et me lançai dans de longues explications. Enfin, peut-être pas si longues. Mais bon, je déteste les explications. Je ne sais pas pourquoi, sûrement un traumatisme lié à ma petite enfance. C’est ce que dirai sûrement un psychologue…
-Voilà, donc maintenant, on remballe notre joyeux bazar et on lève le camp, conclus-je.
-Déjà? s’étonna Yann.
-Ouai ben ça fait quand même quatre jours que tu es dans les vapes, dis-je.
-Je me souviens de rien, s’étonna Yann. Par contre, j’ai faim.
-On réglera se problème en route, trancha Ahna. Laetitia a raison, on est vachement en retard sur l’horaire. Vous savez qu’à deux jours près, c’est raté.
Je m’assombris. J’avais failli oublier. L’horaire. Je frissonnai en songeant à ce qui nous attendait si on le ratait.
-Mais on avait pas de l’avance? demanda Yann, inquiet. Toute trace de sourire avait disparu de son visage.
-Oui, mais on vient de la perdre. Et je doute qu’on réussisse à la regagner avec cet espèce de Château fourbe, constata Ahna.
Yann hocha la tête et nous rassemblâmes nos affaires en silence, chacun ruminant ses pensées.
Sauf Livian. Il restait planté là, avec un air totalement paumé.
-Quelqu’un pourrait m’expliquer? C’est quoi cette histoire d’horaire?
-Oh et bien c’est bien simple, on a un train à prendre et on voudrait pas le rater, se moqua Ahna.
Il fronça les sourcils.
-Vous n’allez rien me dire, c’est ça?
-Exactement, affirma Ahna en ramassant un sweat à la capuche tellement déchiré que l’on pouvait passer sa tête à travers.
-Quelle perspicacité, ajoutai-je.
-Je dirais même: bien vu, l’aveugle, termina Yann.
Livian soupira se chargea de rassembler touts nos ustensiles de cuisine, car il n’avait rien qui lui appartenait en dehors des habits qu’il portait.

Une foi que Yann eu englouti un gros morceau de steak haché, que nous avions fait cuire, à son grand déplaisir, nous allâmes devant l’unique porte de la pièce. Ahna la marqua d’une croix, je l’ouvris et nous repartîmes. Encore.

Je n’ai plus de peau. Mes jambes sont justes de la chair et des muscles à vif. Malgré les bouts de tissus qui entoure toutes mes coupures, le sel y entre et me brûle. Partout sur mes jambes, du mollet au genou, j’ai atteint une jolie couleur rouge écrevisse ébouillantée. Les autres aussi, même si ça se voit moins sur la peau foncée d’Ahna.
La mer ne semblait ne jamais devoir finir. Nous n’avions aucun point de repère et nous tournerions sûrement en rond sans la boussole. Le soleil, au milieu de son ciel bleu limpide, sans aucun nuage, nous brûlait et mes épaules pelaient. La nuit, aucune étoile. Le niveau de la mer est toujours constant, l’eau m’arrive toujours aux genoux, et elle est toujours affreusement salée.
Lorsque nous sommes arrivés, nous nous sommes dit qu’on allait bien finir par apercevoir quelque chose. Mais non 3 jours que nous marchons. Rien à l’horizon.

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