Louvelo as Louvelo
C’était une toute petite pièce, faite de briques de pierres couvertes de mousse. De l’humidité suintait sur les murs et des gouttes tombaient du plafond avec un « ploc » régulier. Un banc était appuyé sur le mur, avec, assis sur le banc…
« Alden ! » m’exclamai-je. Il était assis, vacillant, appuyé contre le mur. Ses paupières étaient à moitié fermées, et sa main appuyée sur son épaule.
L’araignée derrière moi partit et claqua la porte. J’entendis la clef tourner dans la serrure.
Je m’assis à côté d’Alden. Sa blessure était recouverte d’un épais bandage taché d’écarlate.
« Ça va ? » m’enquis-je avec inquiétude. C’était une question stupide, puisque je voyais très bien qu’il n’allait pas bien, mais je voulais l’entendre de sa bouche.
« Pas vraiment, » murmura Alden, remuant ses lèvres avec faiblesse.
Je baissai la tête. Cette fois ci, je n’étais pas sure de pouvoir m’échapper.
Alden.
Ma vision était trouble. Je voyais Louvelo, assise à côté de moi, et je distinguais les murs de la pièce, mais comme à travers de la buée. La douleur brouillait mes sens et me plongeait dans une sorte de brouillard confus.
Je frissonnai, et serrai mon épaule plus fort. Mon bras me faisait souffrir, envoyait des vagues de douleurs à travers mon corps à chaque mouvement.
Les crochets de l’araignée étaient entrés très profondément dans ma chair. Les araignées avaient enlevées le venin, mais la douleur de la blessure subsistait, comme un fer chauffé à blanc posé sur ma peau.
Je respirai doucement, essayant vainement de diminuer la douleur. J’avais froid. Ma peau était brulante, mais pourtant je tremblais, dans la fraicheur de la pièce.
J’avais envie de vomir, mais mon estomac était vide.
Je ne sais pas trop quand je finis par m’évanouir, mais quand j’ouvris les yeux à nouveau, j’étais allongé par terre, la veste de Louvelo étendue sur moi.
Je levai la tête, mais la laissa retomber. Le sol en pierre était froid contre mon dos, et dur.
Louvelo me vit, et sourit. Je souris en retour. Quelques minutes passèrent.
La porte s’ouvrit en grand, et les gardes-araignées nous intimèrent l’ordre de se lever. Je me redressai. Mon bras me faisait moins mal, mais la douleur était toujours insupportable. Je serrai les dents et suivit les araignées hors du cachot.