Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DES FLAMMES
LA PIÈCE DES FLAMMES

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LA PIÈCE DES FLAMMES

… as … JBlogueuse/Château

Pour une fois ce fut sans courir, ni fuir, ni passer en catastrophe que nous passâmes dans la pièce suivante. Dès que nous y fîmes un pas, je regrettai immédiatement de ne pas déjà être sortie en courant. La magicien et l’Oublieuse regardaient au tour d’eux, curieux mais guère plus inquiétés que ça. Nous nous trouvions au centre d’un cercle dont les contours étaient marqués à la peinture rouge marron. Et, gardiennes de ce cercle comme autant de chimères, des flammes déroulaient leur danse maléfique en un camaïeux de rouges et de bleus. Le rond qui nous protégeait et nous enfermait était étroit, bien trop étroit à mon goût, sans que je fusse un instant claustrophobe. Ce qui me tordait les entrailles était le maléfice de l’endroit. Nous aurions dû sentir l’extrême chaleur des flammes, ou, si nous étions préservés sous une carapace marquée par la peinture rouge, commencer à sentir les effets d’asphyxie d’un endroit fermé.

Le magicien avança de quelques petits pas qui le conduisirent au pied de la barrière, sans qu’il ne parusse ressentir la moindre chaleur. Il leva sa main gauche, et frôla de sa paume la barrière invisible qui nous protégeait.

Et qui vola en éclats

Ce qui nous submergea n’était ni chaleur ni brulure ni moiteur, mais au contraire un froid

.Un froid si glacial, si intense et si mortel que je poussais un hurlement. Les Ombres sont des êtres de neutralité. La chaleur les dérange, mais le froid les tue.

Tue. Mort. Froid. Glace. Ce furent les derniers mots qui me traversèrent l’esprit. Mes yeux se brouillèrent, sur la vision de mes deux compagnons qui devaient ressentir le même effet qu’une tempête de neige, avant de se refermer.

Ce sont eux qui me racontèrent la suite.

— L’Ombre ne supporte pas ça, cria L’Oublieuse au magicien au milieu du hurlement du vent qui s’était installé avec la brisure de notre carapace. Il faut qu’on sorte d’ici !

— T’en as de bien bonnes toi ! Sortir d’ici, et comment ? En traversant les flammes ?

— Eh bien pourquoi pas ? Ces flammes sont étranges, je pense qu’on ressent toute leur brûlure d’ici, et que ce ne sera pas pire dedans !

La base des flammes restait cloîtré derrière la peinture, mais leurs corps pénétraient allègrement notre protection.

D’un geste décidé, l’Oublieuse empoigna mes bras presque impalpables, et sortit du cercle. Le magicien lui emboîta le pas, et l’aida à me porter.

Un pas

Non pas que le poids eu pu surcharger notre accompagnatrice, mais l’inconstance de mon « corps » nécessitait une attention de tout instant pour ne pas me laisser tomber.

Deux pas

Toujours dans les pommes, ce fut mon inconscience qui prit les commandes et qui me fit me rouler en boule.

Trois pas

Et quand une ombre se roule en boule, ça n’a que peu de rapport avec les meilleurs contorsionnistes.

Quatre pas

J’aurais donné cher pour voir la tête de l’Oublieuse quand elle se retrouva avec un petit amas grisâtre dans sa paume, et plus rien à porter

Cinq pas

Sans s’en étonner plus que ça, elle me glissa dans sa poche

Six pas

—Ne t’endors pas, le magicien. Ca peut être mortel en pleine tempête de neige. Ou de flamme. Je crois qu’ici c’est la même chose.

Sept pas

Dans un hurlement de blizzard, nous fûmes projetés dans la pièce suivante. La poche de l’Oublieuse explosa quand je repris ma forme habituelle

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