Gabi as Gabi
Il fallait que je parle d’insectes pour qu’on tombe dessus. Vraiment trop cool. À croire que ce château lit nos peurs et nos pensées et créé des pièces sur ces modèles-là.
Je repose Leïla à terre, dans l’etroit couloir où nous avons débarqué, et je reprends mon souffle. Je crois que je pourrais battre Bolt à la course.
– Merci… me dit Leïla, avant de sourire et d’ajouter. Je ne sais pas combien de fois je te l’ai dit.
– Et à mon avis, tu n’as pas fini de le dire !
Elle se redresse.
– Prête ? demande-t-elle
– Prête.
Nous ouvrons la porte en même temps et…tombons dans l’eau.
– Ah génial. je marmonne. Encore de l’eau.
– Il y a une île là-bas ! Allons-y !
Nous nageons vers le petit cercle de sable où grandis tranquillement un cocotier et nous montons dessus.
– Elle n’est pas très grande dis donc… je lance
– De toute façon, la sortie est là-bas. répond-elle en me la désignant du doigt
Au moment où on s’apprêtait à plonger, une gigantesque tentacule violette jailli silencieusement de l’eau. Je hurlee et pousse Leïla.La tentacule s’abat à sa place. Je fais un bond sur le côté et évite la tentacule, qui se met à balayer l’île pour nous attraper. Soudain, elle me saisit la taille et me tire vers l’eau. Je crie et m’accroche de toutes mes forces au cocotier. J’ai l’impression qu’on me déchire le ventre. Leïla bondit et tranche la tentacule avec son couteau. Le bout coupé gigote sur le sable tendis que le moignon retourne dans l’eau.
– Et voilà comment on se débarrasse d’une tentacule ! triomphe Leïla
Mais c’est alors qu’une autre surgit et lui emprisonne la cheville, la faisant tomber au sol, avant de la tirer vers l’eau. Je me jette en avant pour retenir Leïla, qui se débat, mais sa main me glisse entre les doigts et elle disparaît sous l’eau dans un hurlement.
Je ne réfléchis,pas et saute à son secours. Au fond de l’eau, je distingue une grosse masse violette. Une pieuvre, qui tire mon amie vers elle.
Je redouble d’effort pour la rejoindre et m’agrippe à la tentacule, avant de dégainer mon poignard et de la taillader de toute part. Elle résiste un moment mais finit par libérer Leïla, qui s’est évanouie, privée d’air. Je la remonte à la surface et l’entends sur l’île. Elle est blanche comme un linge, mais ce qui m’inquiète le plus c’est qu’elle ne montre aucun signe de vie.
– Leïla ! dis-je en la secouant
Mais elle ne réagit pas. Elle ne respire plus et son pouls est nul. Je tente un massage cardiaque mais rien ne se passe.
– Non… S’il-te-plaît… Ne me quitte pas…
Une larme roule sur ma joue.
– Leïla…
Je me lève, chancelante, et m’avance jusqu’au bord de l’eau.
– NOOOOOON ! je hurle
C’est alors qu’une faible toux se fait entendre. Je me retourne. Leïla a les yeux ouverts. Je me précipite à son chevet et elle se met à cracher de l’eau en toussotant. J’essuis mes larmes, la relève et me jette à son cou.
– J’ai cru t’avoir perdu… J’ai cru que tu étais morte…
– Gab…
– Ne me refais plus jamais un coup pareil, tu m’entends ? Ne recommence plus ou je t’assure que je te tue de mes propres mains.
Elle sourit faiblement.
– Allons nous en vite… balbutie-t-elle
J’acquiesce et nous rejoignons la sortie à la nage, sans que la pieuvre ne vienne nous déranger.