Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LE CATHEDRHALL
LE CATHEDRHALL

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LE CATHEDRHALL

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Aujourd’hui, ma vie ne tient plus qu’à un fil. J’ai surmonté des tas d’épreuves et traversé des tas de pièces du Château aux 100 000 pièces. Je ne sais pas si j’en sortirai un jour, en tout cas vivante, mais là je profit du répit qui m’est accordé. La pièce où je suis actuellement est comme un jardin où il fait toujours beau, avec un ruisseau d’eau potable, un verger et un hamac où je peux me reposer. Cela fait déjà deux jours que j’y reste. Pour récupérer. De tout ce que ce Château maléfique m’a fait subir. Car oui, c’est ce qu’Il m’a fait subir. Il est bien vivant.
16 avril 1654, 14h02 (pièce 1)
J’avais enfin atteint le Premier Plus Haut Point Du Monde. Devant moi se dressait le Château aux 100 000 pièces. Je n’en voyais pas le sommet, malgré le fait qu’il y avait peu de nuages. Une brise calme soufflait et s’engouffrait par l’une ou l’autre fenêtre ouverte. Les quelques arbres s’agitaient, s’ébrouaient un peu, puis se reposaient avant de recommencer.
Je m’avancai vers le portail, décoré de volutes, d’entrelacs et de signes géométriques ainsi que de figures animales. Avec difficulté, je le poussai et rentrai à l’intérieur du Cathedrhall, la seule pièce du Château dont l’existence est connue de tous. C’était encore plus grandiose que ce que j’avais imaginé: les murs étaient de toutes les matières précieuses, en marbre, en or, en diamant et en émeraude même, en bois précieux, en pierre rare de Liriakovie, et même des matériaux que je ne connaissais pas. Un pan d’un mur était fait d’un matériau lisse, translucide, pas vraiment coloré et dur. Mais je m’arrachai à ma contemplation pour décider du chemin que j’emprunterais pour commencer mon exploration.
Bien des possibilités s’ouvraient à moi: il y avait des centaines et des centaines de portes, de nombreux escaliers, des cages du même matériau lisse et translucide, et même des trappes si l’on y regardait bien. Je fis le tour de la salle pour examiner les portes et les escaliers (je n’avais jamais aimé les trappes et les cages ne m’inspiraient pas confiance). Sous un immense escalier en bois sculpté, je trouvai une porte, vieille, au bois pourri, que je décidai d’emprunter. J’entrai donc dans la pièce située derrière en observant (peut-être pour la dernière fois) le Cathedrhall.

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