Bloumbloum as Bloumbloum
J’atterris plus ou moins brutalement dans une pièce sombre qui laisse entendre quelques notes de musique classique. Autour de moi : un piano et quelques portraits de musiciens professionnels. Le mur est tapissé d’un papier peint déchiré mais on pourrait deviner que des notes de musiques étaient représentées autrefois. Je tremble sans savoir pourquoi. Est-ce parce que j’ai peur, ou parce que je me trouve simplement dans un endroit glacé au sous sol d’un château ? Je pense que c’est un peu des deux. Je me relève non sans mal, et frotte ma nuque endolorie. Plus de peur que de mal, apparemment. Mais je suis inquiet. Papergirl a disparu, certes, mais il y a pire. C’est ce piano qui me terrorise. Il joue seul un morceau que je connais bien. « La lettre à Elise »…les touches s’appuies seules dans le vide. Le jette des coups d’oies furtifs vers la sortie. Fuir est très tentant, mais je tente de me raisonner. Ce serait beaucoup trop simple. Une voix résonne dans la pièce.
« Bonsoir, jeune homme…
Tu ne dois pas avoir peur,
Ta mort sera rapide,
Tu sais, mourir, ça n’a jamais fait de mal à personne…
Tu es jeune, si jeune,
C’est bien dommage…
Il ne fallait pas t’engager à visiter ce château…
Le maître collectionne les âmes des visiteurs…
Tu n’as rien à craindre de moi, pour l’instant.
Mais si il ordonne, je lui obéirais.
Toi aussi, tu lui obéiras…
Il est mauvais comme la peste,
Nul ne lui a jamais échappé,
Et tu n’as que treize ans…
Tu mourras,
Comme les autres.
Comme moi.
On ne peux rien y faire…
Ne lui résiste pas,
Ne cherche pas à fuir.
Tu dois te rendre à l’évidence :
Tu es pris au piège. »
Et son rire résonne dans toute la pièce. J’ai peur, si peur ! La musique me donne mal à la tête ! Mais maintenant, j’ai un véritable objectif : quitter ce château le plus vite possible. Je quitte la pièce en courant.
« Cours, petit, cours…ton âme restera fraîche et pure… »