Bloumbloum as Bloumbloum
Un grincement. Un bruit. Un grésillement. Je me retourne. Non. Tout cela n’est que le fruit de mon imagination. Alors, je respire enfin. Mais la peur ne me quitte pas. Elle ne me quittera pas tant que je n’aurais pas ouvert cette porte. J’explore un château. Un château à mille pièces. Mais j’ai peur. Je n’ai pas encore treize ans, mais il va falloir que je me débrouille. Je dois y aller. Il faut que je continue. Je ne suis plus un bébé, non ? Une sourie passe entre mes jambes. Je manque de faire un infarctus. Il faut que je me ressaisisse ! Je ferme les yeux. Je les rouvre. Non, je ne rêve pas. Je pose ma main sur la poignée. Je la tourne. La porte s’ouvre dans un grincement épouvantable. Mon coeur bat très vite. J’entre. Il le faut. La pièce empeste le moisi, et j’ai l’impression que les murs sont tapissés de camembert. C’est immonde. Je me sens seul, terriblement seul ! J’avance. Le parquet craque sous mes pas. Je devine des tableaux accrochés au mur, mais c’est bien parce que j’ai de l’imagination. Les murs sont troués, fini, fichus, irréparables, et par dessus le marché, puants. Je crois que je vais vomir. Horreur ! Le plancher vient de s’écrouler et je suis prisonnier loin de la sortie. Moi qui compter partir après cette charmante visite…je ne pourrais que sortir par la porte qui m’est accessible. Mais je m’en fiche. pour l’instant. Des champignons poussent sur les murs, sur le plafond…partout ! Je remarque des poupées de chiffon végétales, trouées, sur lesquelles poussent des amanites tues mouches. Mais je n’oublie pas pourquoi je suis venue. Je m’époumone :
– Papergirl, Papergirl, tu es là ?
Personne ne me répond. Elle ne sait pas que je l’ai suivit. D’ailleurs, je n’aurais pas du. Comment je vais lui expliquer ça, moi ? On m’a toujours dit que j’étais trop curieux. Un autre bout de plafond vient de s’effondrer. Il faut que je quitte cette pièce. Je sens un léger picotti sur mon bras. HORREUR ! Voilà que je moisi à mon tour ! Car c’est bien un champignon qui vient de pousser sur mn poignet. Il faut que je sorte d’ici ! Mais la porte ne s’ouvre pas…il va falloir que je saute dans un trou. Mais qui sait où je vais atterrir ?