Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LE TERRAIN DE FOOTBALL (ou COMMENT ÉCHAPPER À UN PETIT HOMME EN COSTUME DE BUREAUCRATE TRÈS TRÈS TRÈS TRÈS TRÈS IRASCIBLE)
LE TERRAIN DE FOOTBALL (ou COMMENT ÉCHAPPER À UN PETIT HOMME EN COSTUME DE BUREAUCRATE TRÈS TRÈS TRÈS TRÈS TRÈS IRASCIBLE)

Warning: Trying to access array offset on null in /var/www/223829/site/wordpress/wp-content/themes/bravada/includes/loop.php on line 341

LE TERRAIN DE FOOTBALL (ou COMMENT ÉCHAPPER À UN PETIT HOMME EN COSTUME DE BUREAUCRATE TRÈS TRÈS TRÈS TRÈS TRÈS IRASCIBLE)

ArtistElsa as ArtistElsa

Adossée à la porte, j’essaye de calmer ma respiration, de reprendre mon souffle après cette aventure mouvementée. Je peux encore entendre le monstre cogner contre le mur de l’autre coté. Violette me lance un regard entendu : il vaudrait mieux s’éloigner le plus possible de cette porte ! Nous nous mettons donc en marche allant droit devant nous, chacune perdue dans ses propres pensées. J’observe les morceaux d’herbe qui se posent sur mes chaussures, de plus en plus nombreux à mesure que je pose mes pieds l’un devant l’autre dans ce gazon artificiel. Soudain, au bout d’une centaine de mètres, ma coéquipière cesse de marcher et regarde tout autour d’elle.
« -Qu’est-ce qu’il y a ? lui demandé-je.
-Rien, c’est juste qu’on ne s’est même pas arretées pour voir dans quelle sorte de pièce farfelue on est encore tombées, me répond-elle toujours tournée vers le paysage.
-Ah oui, tu as raison. J’avais complètem… »
Ma phrase reste en suspens tandis que je me retourne moi aussi vers le reste de la pièce et que je me laisse envahir par la surprise.
Devant moi s’etend un gigantesque terrain de football.
Sur le gazon à mes pieds, des lignes blanches marquées à la bombe de peinture délimitent l’espace et j’apercois au loin les cages de but. Au milieu du terrain, la porte par laquelle nous sommes sorties de la précedente pièce trone, solitaire. En effet, il n’y a aucun mur à gauche comme à droite et, derrière, le terrain continue jusqu’aux buts. On l’apercoit seulement trembler de temps à autres, sous l’effet des coups que porte le monstre de l’autre coté, enfermé dans l’autre pièce.
Je lève la tête. Au dessus de nous il n’y a pas de toit et l’espace est ouvert sur un ciel bleu, sans nuages. Je n’arrive pas à savoir si il est artificiel, comme le gazon, ou bien si nous sommes véritablement arrivées tout en haut du chateau.
J’en suis à là de mes réflexions lorsque, soudainement, un long et strident coup de sifflet retentit. Violette et moi sursautons, affolées, guettant un quelconque danger. C’est alors que nous apercevons au loin une créature qui court vers nous.
« Qu’est-ce que c’est que ça encore ? » entends-je murmurer mon amie qui plisse les yeux pour mieux voir. En faisant de même et à mesure qu’il s’approche, je me rends compte que c’est un homme… Oui, c’est un petit homme tout rouge et transpirant qui s’avance vers nous en criant dans son costume de bureaucrate snob. Il a un visage déformé par la colère mais, malgré cela, il est hilarant à voir et je suis obligée de pincer mes lèvres pour me retenir d’éclater de rire. Arrivé à notre hauteur, l’homme qui fait bien 20 centimètres de moins que moi, souffle une nouvelle fois dans son sifflet en faisant souffrir nos tympans.
« -Que faites-vous ici jeunes filles ? Vous ne voyez pas que vous perturbez le commencement du match ? hurle-t-il d’un ton agacé.
-Comment ça ? Quel match ? Je ne vois aucun joueur… » protesté-je d’une voix où pointe un ton de défi.
Le petit homme me dévisage. Je vois ses lèvres trembler et son visage ressembler de plus en plus à une tomate. J’ai l’impression que si je ne m’empresse pas de réagir il va exploser. Mais Violette, se ressaisit plus vite que moi.
« Oh ! Excusez-nous monsieur, nous ne vous avions reconnu…Vous êtes bien coach n’est-ce pas ? En fait nous venons vous voir car… car nous voulons devenir joueuses de football ! »
Je regarde Violette, estomaquée. Où a-t-elle trouvé ces mots ? Comment sait-elle que cet homme est coach de football ? Mon amie a l’air tout aussi surprise que moi par ses propres paroles. Cependant, on dirait bien que ces dernières on eu un certain effet : le « coach » reprend une couleur (à peu près) normale tandis que son regard s’adoucit. Enfin, il prend la parole :
« Ah ! Il fallait le dire plus tot ! Eh bien…Pour commencer votre entrainement vous allez m’aider à préparer le terrain. Allez, et plus vite que ça mesdemoiselles ! »
Violette et moi nous regardons, ne sachant que faire.
« -Euh, je suis désolée de… d’être si… inculte, mais comment fait-on pour préparer un terrain ? bégayé-je
-Quoi ? Qu’entends-je ? Vous ne savez pas préparer un terrain ? Non mais allô quoi !
-…
-Mais enfin ! Vous avez plein de choses à faire ! Par exemple, regardez tout ce qui traine par terre. Et… »
L’homme s’arrete soudainement et fixe le terrain.
« -Qu’y a-t-il monsieur ? demande prudemment Violette.
-Qu’est-ce que c’est que ce bazar ?
-Comment ça ?
-MAIS POURQUOI Y A-T-IL UNE PORTE AU MILIEU DU TERRAIN ? »
Notre nouveau coach n’est maintenant plus rouge mais noir de colère.Il vient de remarquer la porte par laquelle nous sommes-sorties de la précédente pièce. Il se tourne vers nous et, en croisant son regard, je suis parcourue d’un frisson d’effroi. Violette me prend par la main et, ayant le même réflexe de survie, nous prenons nos jambes à nos cous pour échapper à l’homme furieux, qui se met à nous poursuivre. Nous arrivons au bout du terrain et sortons par la première porte que nous voyons, une lourde porte en fer.
Violette et moi nous regardons avec un sourire. Une fois de plus nous sommes sauvées au dernier moment.

Partager...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *