Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DE L’ASCENSEUR ANCIEN, ET LES MONTAGNES PERDUES DANS LA BRUME…
LA PIÈCE DE L’ASCENSEUR ANCIEN, ET LES MONTAGNES PERDUES DANS LA BRUME…

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LA PIÈCE DE L’ASCENSEUR ANCIEN, ET LES MONTAGNES PERDUES DANS LA BRUME…

Louvelo as Louvelo

La pièce derrière la porte était minuscule !
Et, juste devant moi, une autre porte. Je posais la main dessus, fermant les yeux.
Je sentis la vérité me faire frissonner, mon cœur battre un peu plus fort.
Puis je sus.
C’était un ascenseur.
Je me tournai vers…
-Dragon ?
Personne. Rien que l’écho de mes paroles se répercutant contre les murs étroit. Rien que le mur gris en face de moi. Rien que le vide.
Génial. Une petite impression de déjà-vu. Je me concentrai intensément.
Je faillis m’évanouir. Plonger à nouveau dans le gouffre noir de la vérité, en seulement quelques minutes… C’était plus que ce que je pouvais supporter. Je sentis ma dague vibrer à ma ceinture, brulante contre ma jambe.
Mais je savais où il était. J’eus une image de Dragon, seul, dans une pièce aux murs gris… Mais en sécurité.
Pour l’instant.
Je poussai la porte en face de moi.
Un petit ascenseur démodé apparut devant moi, s’arrêtant avec un grincement sinistre. Il n’y avait pas de mur, juste une rambarde en fer forgé qui laissa découvrir la cage d’escalier, s’enfonçant dans les ténèbres en contrebas.
Je déglutis, puis avança dans l’ascenseur.
Sans que je puisse faire un geste, l’ascenseur se mit à monter, lentement. Le mur défilait sous mes yeux. Le sol semblait flancher sous mes pieds. Je me mordis la lèvre pour ne pas hurler, mais la sueur me dégoulinait le long du visage, et, bien qu’il ne fasse pas froid, je frissonnai dans la pénombre de la cage d’ascenseur. Mon cœur battait la chamade.
Il me sembla que des heures passaient, pendant que l’ascenseur continuait sa lente montée dans un grincement perçant.
Je me tenais raide, droite, sans bouger de peur de tomber.
Des heures passèrent.
Des heures…
Des…
Un grincement strident me tira de mon sommeil. J’ouvris un œil lentement… Puis me redressai en hurlant quand je me rappelai où j’étais.
Je sautai sur mes pieds.
L’ascenseur s’était arrêté… Et je n’étais plus à l’intérieur. L’ascenseur était posé… sur le toit.
Un rayon de soleil me caressa le visage, et j’éclatai d’un rire joyeux. Je sortis de l’ascenseur en courant, dansant sur les tuiles chauffées par le soleil ardent. Le ciel était bleu, et un petit nuage blanc duveteux flottait à l’horizon. Un vent doux soufflait, ébouriffant mes cheveux. Il faisait bon, pas trop chaud, mais pas trop froid…
Ce qui était étrange.
Je me trouvais très haut.
Très, très haut.
Alors pourquoi le soleil brillait, pourquoi faisait-il si bon ? Je secouai la tête, chassant mes pensées loin de moi, puis je m’assis sur les tuiles et admirai la vue.
Les Volcans de Vent s’étalaient à perte de vue, leur sommet rougeoyant et fumant. Plus loin, j’apercevais les Milles Collines, perdues dans la brume, et même, beaucoup plus loin, quelques Arbres de la Forêt Ancienne. C’était magnifique.
Je plissai les yeux pour tenter d’apercevoir le chemin que j’avais suivi en arrivant, mais ne le trouvais pas…
Je restai assise de longues minutes, silencieuse… Paisible, pour la première fois depuis très longtemps.
Mais bientôt, il fut temps d’entrer à nouveau dans le Château, pour poursuivre mon exploration.
Seule.

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