§téré as §téré
Je n’en peux plus, j’ai tout fait pour y parvenir. Alors, oui, je vais y entrer. Il est trop tard pour échouer. J’ai détruit ma vie pour le visiter. Quitter ma famille, mon pays et tout ce qui avait à mes yeux de l’importance. Mais au final, pourquoi ? Pour voir un vieux portail en chimère, l’ouvrir et crier » Je suis rentré dans le château des cents milles-pièces ! » et que seul le silence me réponde. Non. Vraiment. Je ne me comprends plus. J’ai vécu des choses terribles dans ma vie. Vraiment horribles, inoubliables, indescriptibles. Mais depuis plusieurs jours déjà, je ne ressens plus rien. C’est le vide. Et c’est pire.
Mes frêles bras raidis par le froid tentent vainement d’atteindre la poignée de la porte. Oui, oui, j’ai bien dis mes bras. J’ai perdu mes doigts durant ce voyage mais ça, c’est une autre histoire, qui ne m’aide pas à atteindre cette fichue poignée. J’ai pourtant la chance (enfin, façon de parler^^), d’être de grande taille mais ce périple était si dure que je n’arrive plus à rester sur 2 pattes. Plus qu’un petit centimètre a atteindre. Par un immense effort, je la frôle.
Je suis alors propulsé au milieu dans le hall du château des cents-milles pièces. Enfin, je croyais. Avant d’atterrir dans une masse de papier. Ce n’est pas la poignée de la porte d’entrée du château que je viens de toucher mais la poignée de la boîte aux lettres. Je suis donc bien dans le château, certes, heureusement d’ailleurs. Mais pas au milieu du hall. Dans une pièce, à l’intérieur du hall.
J’ai toujours porté la poisse et, d’après mon récent constat, elle a elle aussi passé la frontière… Entouré d’enveloppes, je cherche à me redresser. Mais épuiser, je n’ai plus la force de bouger. Alors, bien obligé, je reste tel quel, et regardes autour de moi.
Il y a des enveloppes, des cartes et des lettres avec par-ci par-là quelques feuilles et des glands pris au piège dans cette boîte. En y réfléchissant, comme moi d’ailleurs. Comment vais-je donc sortir de ce pétrin ? En mangeant le papier, me dirais ma sœur. Ahah ! C’est fou, ma mort est sûrement imminente mais je parviens toujours à faire de l’humour. Certes noir, je vous l’accorde.
Mais déjà, il y a du progrès. Je ressens quelque chose et j’arrive à réfléchir. C’est dingue mais j’ai l’impression que l’atmosphère du château est magique. Oui, magique. Vraiment. Depuis que je suis ici, je suis certes épuisé mais je reprends des forces petit à petit et je retrouve l’envie de vivre. C’est déjà ça ! Nan, je rêve ? Je viens d’avoir une pensée positive, OMG !
Pris d’une inspiration subite, j’arrache alors une enveloppe et m’apprête à lire son contenu. C’est alors qu’éberlué, je vois un petit lutin arrivé, une liste de papier à la main. Il m’aperçoit alors et s’écris : Bah, bah, bah, qu’est-ce, qu’est-ce que tu fais là ? T’es qui toi, pour fouiller dans le courrier ?
Abasourdi, il me fallu quelques secondes pour répondre craintivement un petit : Je ne sais pas.
Mécontent, il répondit : Comment ça, tu ne sais pas ? Ça t’amuse de jouer au malin et d’abîmer mes lettres ! Dont je prends si soin, insista-t-il.
Anxieux, j’ajouta prudemment : Excusez-moi, monsieur. Je suis arrivé ici par hasard. Je ne sais pas comment sortir d’ici alors, pour faire passer le temps, j’allais commencer à lire le courrier. Je ne pensais pas que cela poserait problème. Je suis sincèrement désolé. Et je ne sais commet sortir d’ici.
Il cria alors : Monsieur ? J’ai l’air d’un monsieur moi ? C’est une insulte, jeune homme, que je ne tolérerai pas. Pas plus qu’ osez lire mon courrier enfin ! Des jeunes hommes à arriver ici comme toi, rassures-toi, il y en a des tas. Mais soit fier de toi, je n’en ai jamais croisé un aussi mal-élevé que toi ! Jamais. Même pas dans mes pires cauchemars !
Terrorisé, je ferma les yeux et ne pouvant me contenir, fît pipi sur ses lettres. Heureusement, il ne le remarqua pas et enchaîna : Tiens, tiens… Comme c’est bizarre. Tu veux que je t’aide à sortir d’ici ? ajouta-t-il d’un voix mielleuse. Il n’attendit pas ma réponse et brutalement, me poussa dans un trou dissimulé à ma droite et s’écria : Le minimum c’est de dire merci ! prononça t-il haineusement avant de partir dans un rire sardonique, qui ne présage rien de bon.
Il aura une bonne surprise, pensais-je alors fier de mon coup un petit quart de seconde avant de glisser dans le trou…