Louvelo as Louvelo
J’ouvris les yeux. Mes mains étaient attachées dans mon dos par une grosse corde râpeuse qui me sciait les poignets. J’étais adossée contre le mur, dans une pièce aux murs gris. Derrière une porte en bois, j’entendais les clameurs d’une foule. Je tournai la tête au prix d’un immense effort… et manquai de pousser un cri. Devant moi se tenait un immense dragon. Ses écailles resplendissaient de miles couleurs, tantôt rouge comme le sang, bleu comme la nuit, vert comme la mer… Ses yeux étaient dorés, et son long corps serpentait dans la pièce, étincelant.
Il se tourna vers moi. Il allait me manger… Je devais avoir l’air vraiment terrifiée car le dragon éclata de rire. Ce qui, très honnêtement, me fit encore plus peur. Puis, le dragon ouvrit la bouche, dévoilant ses crocs luisants et dangereusement acérés. Il s’approcha de moi… lentement…
-Coucou, ça va ?
Je le regardai, un air béat sur le visage. Un dragon qui parlait. Et qui ne voulait pas me manger. Je fermai la bouche, car c’était plus joli, et tentait de reprendre mes esprits.
-Euh… Oui ? Je suppose ?
Et je ne pus m’empêcher d’ajouter, d’un ton sarcastique, signe que je n’avais plus peur :
-Oh, mis à part le fait que je suis ligotée, et coincée dans une pièce avec un dragon !
-Je n’avais pas remarqué, dit-il avec un grand sourire. Il se pencha un peu et trancha mes liens d’un coup de griffe.. Euh… On est où, là ?
J’observai la pièce avec plus d’attention, tout en me massant les poignets. La porte en bois semblait être celle… Je blêmis.
-On dirait qu’on est dans une sorte d’arène, fis-je. Et ça expliquerait les bruits qu’on entend. Peut-être que c’est une épreuve…. Genre un monstre à combattre où un truc du genre.
-Pff… Je ne crains rien.
Et il me montra ses griffes de 15 centimètres de long.
-Par contre, toi…
J’émis un grognement et le regardai d’un air meurtrier. J’étais parfaitement capable de me défendre. Et pour le lui montrer, je me changeai en Louve.
J’émis un long grognement et montrai mes pattes munies de griffes presque aussi longues que les siennes, et dévoilai mes crocs.
-Ah, d’accord, dit-il, impressionné.
Je gardai ma forme de Louve, préférant être prête. Et c’est alors que la porte s’ouvrit. Je sortis en première, suivie par l’immense dragon, et examinai l’arène. Sur des gradins en bois, la foule hurlait et gesticulait, nous montrant du doigt. Le plafond était très haut, et la pièce très vaste, donc propice pour un combat. Restait à savoir notre ennemi.
Je n’attendis pas longtemps. Sortant d’une porte similaire à la nôtre, un énorme et hideux monstre se précipita sur nous. Je détalai, tandis que le dragon lançait une énorme boule de feu au monstre… qui ne broncha pas.
Moi, je bondis sur le monstre, et déchirait sa peau de mes crocs. Il émit un beuglement, et m’assénait un coup qui fit trembler le sol et me jetai à terre, le souffle court. Le dragon s’approcha lui aussi et transperçai sa chair de ses griffes.
-J’y arrive pas ! cria-t’il. Il se tenait à côté de moi, se défendant difficilement.
Je ne répondis rien et me redressa douloureusement. Je m’étais à peine relevée que le monstre se mit à foncer sur moi, oubliant momentanément le dragon.
C’est alors qu’un objet apparut devant moi. C’était un miroir doré, d’une forme triangulaire. Je m’y reflétais dedans, avec le dragon.
Et tout autour de nous disparut, le monstre y comprit.