Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DOUCHE, OU SALLE DE BAIN LUXUEUSE
LA PIÈCE DOUCHE, OU SALLE DE BAIN LUXUEUSE

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LA PIÈCE DOUCHE, OU SALLE DE BAIN LUXUEUSE

OuiNonBof as OuiNonBof

[Voix off : Oui, Gérard, c’est encore à moi de parler, Sylvie attendra… Comment ? Mon boulot est chiant ? Non mais je ne te permet pas ! C’est quoi ce langage ? Règle tes problèmes avec Sylvie tout seul ! Je raccroche ! Non mais…
Hum.
Vous souvenez-vous ? Nous avons laissé OuiNonBof et Sam dans le Corridor Mouvant, après avoir semé le Majordome, alors que Sam poussait une porte qui portait la délicate gravure d’une baignoire bleue…]

A la suite de Sam, je découvre une pièce splendide. Elle est finement carrelée de rose pâle et de bleu turquoise, elle est toute ronde et immense, divisée par des rideaux (encore rose et bleu, il faut tout vous préciser, hein) en vingt compartiments. Deux dames pimpantes, habillés dans des tailleurs (rose pâle et bleu turquoise, de toute manière je ne le redirais plus, hein, tout est assorti, ici) viennent nous accueillir : « Bonjour ! Bienvenue aux Bains numéro 45, premier étage, Corridor Mouvant, 541ème porte ! Veuillez nous suivre. Vous êtes venus vous détendre ? » Heureusement que je suis là, je suis sûre que Sam aurait tout balancé sur le Majordome et tout et tout. Alors je lui écrase le pied pour qu’il ne dise rien, et je répond « Tout à fait, mesdames, c’est la première fois que nous venons à ces bains, d’habitude nous venons nous prélasser aux Bains numéro 23, au troisième étage, mon ami… Alberto et moi-même. » (Oscar de la meilleure improvisation 2014 !)
Les dames en tailleur nous donnent un petit panier à chacun, en nous disant, souriantes : « Tenez, nous fonctionnons comme aux Bains numéro 23. Servez-vous, nous préparons vos bains ! Elles nous demandèrent respectivement à quelle température nous voulions nous baigner. N’en sachant strictement rien, je décidais de me baigner à 56 degrés, et Sam à 49 degrés. En même temps, on n’a pas l’habitude, nous. Les dames en tailleur se dirigèrent vers un rideau chacune. Sam me chuchota « OuiNonBof ! Je crois qu’on se sert là-bas ! Et puis, trouve-moi une autre nom de couverture, la prochaine fois, Alberto c’est trop naze ! » En effet, contre un mur, s’étendaient de gigantesques étagères, corbeilles, bassines, remplies de serviette et de savons en tout genre. Savon de Marseille, shampoing à la myrtille, gel douche menthe fraîche, serviette parfumée à la vanille, crème délassante au karité, huile hydratante, jouets en plastique mignounet, éponges grattantes, douces, moussantes, massantes, sprays pour sentir bon, fusées supersoniques (trouvez l’intrus dans la liste) tout, tout, tout pour se laver ! Il y avait là des millions de sortes de produits de bain. Moi, j’adore les emballages, les trucs colorés qui scintillent et qui sentent bon.
J’ai empilé dans mon petit panier trois serviettes, une chauffante, un séchante et une parfumée à la pomme. J’ai rajouté dix sortes de savons différents, des shampoings à tour de bras, une lotion pour bain moussant, un après-shampoing parfumé au chocolat, une crème parfumée à la rose, un canard qui fait pouet-pouet, des boules pour le bain (j’adore ces trucs, j’en fais la collection). J’étais ra-vie. Je me suis tournée vers Sam, mais bon. Il n’avait pas trop l’air d’apprécier, lui. Il n’avait pris qu’une savonnette et un shampoing sans odeur tout blanc. Bon. Ce n’est pas trop la folie du bain, pour lui. Mais, il fait comme il veut.
Les madames sont venues nous chercher et nous ont installées dans deux petits espaces délimités par des rideaux rose et bleu. Elles nous ont souhaité un truc du genre, « Bon bain ! », et sont parties.
La petite pièce était sans décoration. Elle ne comportait « seulement » qu’une énorme baignoire en marbre creusée à même le sol, remplie d’eau fumante. Ni une ni deux, hop ! J’ai sauté dans l’eau.
Waou, il nous faudrait sérieusement des bains comme ça chez nous. Les baignoires sont tellement grandes qu’on dirait presque un mini lac. L’eau est comme… Plus douce, plus épaisse, plus chaude et douillette.
C’était génial ! J’avais l’impression d’être une reine.
J’ai mis la lotion pour bain moussant qui faisait tellement de bulles qu’on aurait dit qu’on pouvait rentrer dedans (comme les Tanukis dans Pompoko, mais si, vous savez, le manga ou les Tanukis se révoltent contre la déforestation, ils se transforment et la musique fait Hou-ya-ssa ! Ti-ti-ti-tilou ? Mais oui, vous connaissez.). J’ai mélangé tous mes savons, je crois que c’était pas trop une bonne idée, vu que ça a fait une couleur dégueu et un parfum étrange. J’ai joué avec le canard en plastique qui fait pouet-pouet, j’ai crevé toutes les boulettes de bain, j’ai mis tous mes shampoings les uns après les autres, et puis l’après-shampoing, et puis la crème à la rose. Je me suis rincée en plongeant sous l’eau, mais quand j’ai voulu ouvrir les yeux ça piquait très fort, j’ai dû prendre trop de produits (nooon, sans blague, c’est sûr?). Alors, je suis sortie, je me suis séchée dans mes trois serviettes qui ont fini, elles, trempées, et j’ai remis mes vêtements qui, eux, malheureusement, étaient un peu sales, dommage, ça casse tout.
J’ai écarté le rideau bleu, radieuse, pimpante et sentant bon, et j’ai vu Sam, qui s’ennuyait dans l’entrée en jouant avec un canard en plastique, le pauvre, je l’ai fait attendre (Sam, hein, pas le canard). Ne retrouvant pas les dames de tout à l’heure, nous avons décidé de partir, j’étais un peu mal à l’aise vu que d’habitude, dans mon pays, on paie un peu toujours tout. Mais bon.
Sam actionne la poignée, nous ouvrons la porte, et hop ! Nous revoilà dans le Corridor Mouvant.

[Voix off : Sam a-t-il trouvé que les Bains, c’était naze ? OuiNonBof a-t-elle volé le canard en plastique (qui sait, moi je dis ça, je ne dis rien) ? Où est le Majordome ? Et… Oh, excusez-moi, mon téléphone sonne. Allô ? Oui ? Gérard, encore toi ? Non, je ne veux pas de tes excuses. Je suis occupé. Allez, laisse-moi. Que… Nooon, c’est vrai ?
[ Voix off de la voix off, parce que la première voix off est occupée : Bref, la réponse, au prochain épisode. ]]

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