MissSun as MissSun
La pièce suivante me met plus en confiance. La porte est en bois brun avec des clous en cuivre, si bien que quand je la traverse, je sens une morsure sur ma peau immatérielle.
C’est un endroit agréable. Décoré de tableaux et autres pots de fleurs, l’endroit est pourvu d’une grande baie vitrée qui donnait sur un gouffre insondable tapissé de verdure. Au centre de la pièce, une petite table ronde au pied ouvragé, en bois verni et si propre qu’elle m’éblouit. Deux chaises.
Soudain, la porte claque. Un homme aux cheveux noirs corbeau tirés en arrière et eux yeux couleur de thé, la mine sévère et tenant un plateau en argent s’avance vers moi. Il tire une chaise. Je m’assieds, hésitante. Il pose bruyamment le plateau devant moi. Il me fixe. Je le fixe. On pourrait rester comme ça des années, mais j’ai le temps. D’un geste mécanique, il saisit une théière, une tasse au fond troué et il verse du thé qui se déverse inévitablement sur le plateau et dégouline de la table. Il me tend la tasse. Je la saisis en lui lançant un regard intrigué. Il s’attend sûrement à ce que je boive. Je hausse les épaules et je porte la tasse à mes lèvres. Je fais semblant de boire. Il ne faut pas vexer ce majordome consciencieux.
Quand j’ai fini, je repose la tasse. Le majordome a l’air satisfait du gamin à qui on a dit que le gâteau qu’il a fait était délicieux.
Il reprend son plateau, et quitte la pièce. Je hausse un sourcil. Soudain, un escalier se creuse dans la paroi. Je saisis la chance et je commence mon ascension.