La Chameauteure as La Chameauteure, Flocon des neiges.
Le cœur battant, j’empruntais l’ascenseur de verre présent à ma droite. Toutes les touches y étaient effacées, et à peine avais-je effleuré la paroi que je sentis la boite de verre s’enfoncer dans les profondeurs du château de pierre.
La chute dura de longues minutes, comme un si j’entrais dans un vide abyssale. Je compris plus tard que cela n’était qu’une impression, à cause des fantômes qui hantaient le château.
Enfin, l’ascenseur s’arrêta. Devant moi, un couloir zigzaguant entre les arbres donnait sur des centaines, peut-être même des milliers de portes. Indécise, je baissai la poignée de la première. A peine eu-je le temps d’y faire un pas que la porte se referma avec un claquement sonore.
Le noir complet.
Le vide.
A tâtons, j’avançai. Pendant de longues heures, je ne sentis rien, à part le sol sous mes pied tremblants. Jamais, pour tout dire, je n’eus rencontrer une quelconque chose.
Je sentais seulement que mon âme quittait peu à peu mon corps. Bientôt, je ne fus plus qu’une tache blanche dans la noirceur de l’endroit où j’étais. C’est là seulement que j’eus l’idée de me retourner. La porte n’était plus là, mais curieusement, je savais que si je retournais exactement à l’endroit où je l’avais franchi, je pourrais sortir de ce néant noir.
Flottant à quelques centimètres du sol, plus vite que jamais, je volai jusqu’à la porte invisible.
Ce fut comme si je traversais un rideau d’eau, mes yeux se fermèrent automatiquement, et à peine avais-je rouvert mes paupières que de nouveau, un chêne majestueux du couloir me fit face.
Tremblante, j’en cassai une branche et fit une croix sur la porte de bois qui donnait sur le néant. Par sa faute, j’étais morte, transformée en fantôme. Mon corps devait encore vagabonder dans le noir le plus total.
La pièce vide.
Ou plutôt, la pièce mortelle.