De sombres arbres m’entourent. Poussière d’Etoiles et moi nous promenons en admirant cette forêt et atteignons la lisière du bois. Face à nous s’étendent de vastes prés bordés par de modestes habitations. Au centre de cet espace se tient un élégant château fort juché sur un abrupte rocher. L’endroit semble étonnement calme. J’observe de nombreux outils de travail délaissés dans les champs. Seuls quelques chiens déambulent à la recherche de nourriture. Ne sachant que faire, je décide de m’avancer prudemment. Poussière d’Etoiles emprunte un chemin de terre qui mène au château. Nous remarquons alors que de nombreuses demeures sont réduites en cendres.
Le château est entouré de douves noires franchissables par un unique ponton de bois. Nous nous arrêtons devant cette entrée. Nous ne distinguons aucune âme qui vive lorsque nous jetons un coup d’œil aux remparts de la forteresse. Poussière d’Etoiles prend une grande respiration et effectue un premier pas. Le sol grinçant brise le lourd silence.
Mon esprit entier s’enflamme soudainement. J’hurle de douleur, je me débats dans tous les sens pour tenter de repousser cette chaleur. Je navigue dans le noir car la souffrance m’empêche d’ouvrir les yeux. La douleur est cependant si importante qu’elle m’ôte rapidement toute capacité à me mouvoir. Mes membres lancent des éclair. Je cesse donc de m’agiter et reste immobile, trop endolori pour me déplacer.
Une peur panique m’envahit soudainement. D’autres flammes pourraient m’atteindre. Nous devons nous échapper au plus vite. Je trébuche alors contre un caillou. Il semblerait que je sois au bord du vide. L’image des douves aperçues plus tôt surgit dans mon esprit et je me jette brusquement dans le vide. La chute paraît immense. Heureusement, je suis un esprit, un nuage de fumée qui ne craint pas de se briser sur le sol. Je sens subitement l’eau m’envelopper et la pression croître rapidement. La chaleur retombe en quelques instants, bien qu’une part de la douleur demeure intense. Je demeure immobile, trop endolori pour effectuer un mouvement. Ce n’est que lorsque la pensée de se noyer me traverse l’esprit que je réunis mes forces pour me hisser vers la surface. L’effort me paraît insurmontable, éreintant et douloureux. Un immense soulagement m’envahit quand l’air pénètre de nouveau mes poumons. Les yeux fermés, je patauge afin d’atteindre un rivage. Je me cogne dans le mur de pierre et m’y agrippe.
Le silence me répond lorsque j’appelle Poussière d’Etoiles.
Ce n’est qu’après une attente interminable que j’entends quelqu’un cracher de l’eau.
– Poussière d’Etoiles ? C’est toi ?
– Esprit ! s’exclame-t-elle de joie, je… j’ai cru que nous allions nous noyer ou pire, succomber aux flammes. Mais il faut se faire discret, poursuit-elle en chuchotant. Je ne sais pas qui habite ce château mais ils ne semblent pas accueillants envers les visiteurs. Ils ont lancé des torches enflammées. Je pense que nous devrions rester le long du mur, peut-être allons-nous découvrir une petite entrée ou une échelle, ajoute-elle en réfléchissant.
Je tente d’ouvrir les yeux mais ces derniers sont encore trop endoloris. Poussière d’Etoiles m’explique avoir été moins touchée par les flammes car elles n’ont pas atteint son visage. La douleur demeure néanmoins immense. La rapidité avec laquelle elle s’est jetée dans les eaux lui a évité le pire -la perte de membres. Elle me guide alors et nous avançons doucement. Le passage est très mince entre les pierres de la forteresse et les douves. Chaque mouvement semble lancer des coups de couteau dans tout mon esprit.
Poussière d’Etoiles annonce la présence d’une échelle. Je grime le premier. Ma coéquipière me guide quand nous atteignons une petite porte. Cette dernière semble mener au cœur du château, m’annonce Poussière d’Etoiles. Encerclés par les douves profonde, nous ne disposons cependant pas d’autres choix. Mon amie l’ouvre et nous nous glissons entre les murs de pierre.
Auteur : Miss Lovegood sous le pseudo « Miss Lovegood »