Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LE PUITS
LE PUITS

LE PUITS

C’est une vieille porte. Mais la serrure fonctionne encore, mon passe-partout s’y faufile aisément. La porte grince sur ses gonds, une ancienne odeur d’humidité me saisit… ça sent les champignons, le moisi, la pierre qui n’a jamais vu la lueur du soleil. J’hésite à pénétrer dans cet endroit, il faut vraiment sombre, je ne distingue rien… je ne me repère qu’au son : des gouttes font résonner l’espace, cela vient de très loin, profond, comme une grotte. Elle a l’air vaste.
Je me retourne. Derrière moi, le petit pont de pierre s’est effondré lors de mon passage. Je pourrais sans doute, d’un bond, attraper l’autre bord, revenir sur mes pas jusqu’au carrefour de marbre, où j’ai bivouaqué, il y a trois jours.
Mais non, je préfère avancer. Depuis mon arrivée au Château il y a six semaines, je n’ai jamais rebroussé chemin. Et je n’ai jamais eu à le regretter : trois sacs d’or, une armure-loup, une électrohache, la serre aux arbres fruitiers… la chance me sourit, les Trois ont apprécié les cris de mes Sacrifiés, ils n’ont pas souffert en vain.
Je remets en poche mon passe-partout, charge mon sac sur le dos et je pénètre dans la pi
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