Je suis dans un cité étrange. Elle est ancienne, je peux voir une architecture très différente de ce que je connais. Normal dans le Château. Mais ici je sens quelque chose différent, ancien mais préservé, éternel dans le movement du temps, pas pourtant sur les berges de son fleuve. Le temps passe mais la cité reste, quasiment inchangée, mais triste et abandonnée. Elle attend. L’air, la terre, les pierres des bâtiments et des rues attendent. Je les sens se tendre vers le ciel, espérer.
Après ma première surprise, je prends conscience de mon corps. Ou plutôt de mon absence de corps. Je flotte dans le ciel, pure esprit, bougeant par pensée. Je descends alors pour explorer la cité, et observe dans un encadrement de porte des thermes. La grande salle a un sol de mosaïques parfaitement posées, des colonnes de marbre et un haut plafond. De très grands et profonds bassins, et d’autres plus petits, de la taille d’un jacuzzi ou d’une piscine, sont vides. L’installation, que je devine d’une utilité pratique, est sobre et d’une très grande qualité. Les artisans de cette civilisation disparue devaient posséder un savoir incomparable. Cette cité respire aussi quelque chose de plus, une sorte de magie, ou peut être un écho d’une magie qui la créée. La cité attend avec un telle puissance, quasiment un appel pour l’ancienne magie de sa jeunesse. Je suis aussi remplie de mélancolie, pour ces temps passés où des êtres d’une puissance inimaginable traversaient le ciel, la terre et la mer, roi des trois terres. Les murs me transmettent des odeurs, des sons, des images, des souvenirs entiers de ceux qui habitaient la cité auparavant. Pas les être magiques, ceux ci sont bien plus vastes, hors de ma portée et de ma compréhension. Mais je peux sentir des anciens dans la cité. Leurs formes marchent dans les rues, vivent dans les maisons, se regroupent dans les places. Je me sens étrangère dans cette vie paisible d’un autre temps, mais l’observation de leur mouvements me fascine. Ce sont des humains, mais les plus beaux traits de notre race sont renforcés. Ils sont grands, gracieux, leurs corps sont des machines bien huilées, comme aidés par une conscience supérieure. Je marche au milieu de ces anciens, absorbés par leur beauté étrange. Mais quand je traverse un mur, je suis ramené à la réalité. Je suis seulement un visiteur dans ce monde, un esprit errant, une âme rêvant, une personne observant un monde par magie…
“Après tout, les humains n’étaient que des humains, avec un intellect limité par leur brève espérance de vie.”
Cette cité appartient aux anciens et dragons
Esprit sans corps, je sors de mon rêve d’art
Je suis partie vers une magie humaine.
Auteur : Sintara sous le pseudo « Sintara »