Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE MORTE
LA PIÈCE MORTE

LA PIÈCE MORTE

Ça fait mal de mourir. Ça fait mal, comme si ton corps blanchissait. Comme si je m’évaporais. Comme si je n’avais jamais été.
Ça fait mal de mourir. Ça fait mal, comme si ton cœur s’arrêtait. Comme si j’étais poussière. Comme si je n’avais jamais été une.
Ça fait mal de mourir. Ça fait mal, comme si on t’écartelait. Comme si je vivais. Comme si j’étais un tout.

Ça fait mal de vivre.

Ça fait mal d’être heureux. Ça fait mal, comme de devenir aveugle une fois le soleil éteint. Comme s’endormir dans les bras de la mort.
Ça fait mal d’être libre. Ça fait mal, comme si on était responsable. Comme si on était coupable. Comme si on devait vivre en devant mourir.
Ça fait mal de penser. Ça fait mal, comme si toutes les routes se défilaient. Comme si on devait choisir. Comme si je me rappelais.

J’ai mal.

Autour de moi il n’y a rien. Il y a tout. Autour de moi, il y a moi. Je suis seule. Nous sommes indénombrables. Nous sommes seuls, et je suis indénombrable. Je suis. Je crois. Je n’ai pas de corps. Je vois. Il y a des yeux comme des lances, comme du feu, comme de la glace. Je suis morte. Les yeux me tuent encore. Ils sont là. Ils sont moi. Je ne suis pas eux. Je les regarde. Je ne vois plus. Je ne pense plus. J’oublie tout.

J’ai mal.

« Essaie encore. »

J’ai mal.

Autour de moi il n’y a rien. Il y a tout. Il y a seulement et infiniment moi. Réveil. Je vois. Il y a des yeux comme des lances, comme du feu, comme une caresse. Je suis morte. Je suis. Je me souviens. J’ai choisi. Les yeux me tuent encore. Ils sont là. Ils sont moi. Je suis devant eux. Je suis du Néant. Je les regarde. Je les englouti. Je ne suis pas eux. Je ne vois plus. Je ne pense plus. Je dors.

J’ai mal.

« Encore… »

J’ai mal.

Autour de moi, il n’y a rien, il y a tout, il y a moi. Je suis Néant. Je suis. Je vois. Il y a des yeux comme des lances, comme un réconfort, comme une caresse. Je suis morte. Je me souviens. J’ai choisi. Les yeux me tuent encore. Ils sont là. Ils sont moi. Je les englouti. Je ne suis pas eux. Je ne pense plus. Je tombe.

J’ai mal.

« Encore une fois. »

J’ai mal.

Autour de moi, il n’y a rien, il y a tout, il y a moi. Je suis. Je vois. Il y a des yeux comme un murmure, un réconfort, une caresse. Je suis morte. Je me souviens. J’ai choisi. Ils me tuent encore. Ils sont. Je ne suis pas eux. Je crie.

J’ai mal.

« Une dernière fois. »

J’ai mal.

Autour de moi, il y a moi. Je suis. Je me souviens. J’ai choisi. Il y a des yeux. Ils sont. Je ne suis pas eux. Je ferme les yeux.

J’ai mal.

« S’il te plait… »

J’ai mal.

Je suis.

Je me réveille.

« Nour… »

  Autrice : Shvimwa sous le pseudo « shvimwa »

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