A l’aube, un bruit m’éveille et j’ouvre les yeux dans l’obscurité mourante, un peu inquiète. Je ne vois rien mais mon corps se raidit, j’ai peur et mon cœur bat la chamade. Je m’empresse de me lever et de prendre mon sac avant de quitter la pièce par une porte dans le fond. Puis je m’élance dans le couloir à toutes jambes, un frisson de peur me crée des picotements à la racine des cheveux. Je cours et je manque de glisser à plusieurs reprises sur une marche. Je m’interroge sur ma position dans le château et je tente de me remémorer avec inquiétude mon parcours depuis mon entrée dans ce labyrinthe. Il n’y a pas de fenêtres dans le couloir éclairé par des torches, je ne vois que les dalles de pierres tantôt griste, tantôt ocre, tantôt noire sous mes pieds et sur les murs. Je ne vois pas le plafond qui semble haut. Soudain, je le vois, le plafond descend graduellement et je me retrouve après quelques minutes à avancer à quatre pattes dans un étroit conduit en priant qu’aucune créature ne se trouve dans le tunnel.
J’avance longtemps et je commence à gémir de peur, je ne sais pas où je vais. Le sol commence à monter et j’espère enfin entrevoir la fin de cet endroit maudit. Mais je me rends bientôt compte que le tunnel s’est rétréci de nouveau et que je ne peux pas faire marche arrière. Mon estomac se révulse et je voudrais vomir mais je me contiens, je n’ai guère envie d’avancer couverte d’une substance nauséabonde dans un conduit étroit. J’ai dû retirer mon sac à dos et le desserrer autant que possible pour lui permettre de s’aplatir au maximum. Attaché à ma cheville, il me suit tel un chien fidèle et je tremble de le perdre sans le remarquer. Il est ma survie et je sais que je n’aurais pas le courage d’aller le récupérer si je le perds.
Paniquée, je pleure, j’imagine un mur qui bientôt me barrera la route alors que je ne peux faire demi-tour, je sais que je pourrais tenter de ramper en marche arrière mais ce sera un long chemin. Enfin, devant moi, une lueur apparaît, j’entends un feu crépiter et le conduit s’élargit. J’ai réussi et c’est en puisant dans mes dernières forces que je m’extraie du conduit. Dans ma panique, je n’ai pas vu qu’il n’est pas au niveau du sol et je chute lourdement sur un épais tapis. Je me fais la réflexion que le sol montait en pente extrêment douce et que j’ai certainement atteint le troisième étage de cet endroit maudit.
Autrice : Rozennwyn-Sine sous le pseudo « Rozennwyn-Sine »