Le matou
Je ne pouvais pas le laisser là. Qu’auriez-vous fait à ma place ? Ses cris me déchiraient le coeur.
Je suis sorti dans la cour et l’ai tiré jusqu’ici, à l’abri de la pluie.
Maintenant, il ne fait plus un bruit. Il a dû s’endormir d’épuisement.
Pauvre petit.
Sa vie sera remplie de tristesse et de douleur.
Je le sens depuis la pointe de mes moustaches jusqu’au plus profond de mon être.
Mais il n’est pas de mon rôle d’intervenir dans ce que le destin lui réserve.
J’ai joué mon rôle dans cette vaste pièce de théâtre.
Ma queue bat l’air encore deux ou trois fois avant que je ne fasse demi-tour.
Mes pattes de velours ne laissent pas une trace dans la poussière qui recouvre le sol du hall abandonné.
La porte ne fait pas un bruit lorsqu’elle se referme après mon passage.