La cigogne
Il pleut. Les gouttes froides coulent le long de mon plumage. Je me laisse caresser par l’eau sans bouger. Pourtant, il faudrait que je parte.
Mais je ne peux détacher mon regard de la tâche claire au milieu des pavés. D’ici, je ne peux pas la voir remuer, mais je sais qu’à l’intérieur du linge se trouve un tout petit enfant.
Si ça ne tenait qu’à moi, je le reprendrais et l’emmènerais loin d’ici.
Mais ce sont les ordres.
Une cigogne pose l’enfant là où on lui demande.
Point.
Attristée, je secoue la tête, faisant tomber l’eau qui perle le long de mon bec. Mes ailes claquent dans l’air, me donnant l’élan nécessaire pour m’arracher du toit.
Je ne veux pas l’entendre pleurer quand il se réveillera