Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DE LA MALÉDICTION ET DE LA MORT DU TRAÎTRE
LA PIÈCE DE LA MALÉDICTION ET DE LA MORT DU TRAÎTRE

LA PIÈCE DE LA MALÉDICTION ET DE LA MORT DU TRAÎTRE

La Bête, Rehane et Shvimwa

Quand j’arrive, l’homme est seul, devant une tente faiblement éclairé, au milieu de ce bois d’arbres décharnés.
– Bonsoir, Rehane.
– Qui… Que… Comment… ?
– Je suis… La Bête.
– Qu’est-ce que tu me veux ? Qu’est-ce que tu viens faire ici ?
– Je suis… Un ami. Je travaille pour le Château.
Petit sourire. Il comprend peu à peu ce qui l’attend.
Soudain, une jeune fille arrive. Autour d’elle flotte une lumière éblouissante et pourtant tous ses gestes expriment sa défiance et son hostilité.
– Qui êtes-vous ?
Ces deux-là n’ont que cette question dans la bouche. Petits gêneurs !
– Je suis La Bête
– Shvimwa, il est au service du Château !
Shvimwa… et Rehane. Drôles de prénoms, n’est-ce pas ?
– Vous êtes un de ces Initiés ? Connaissez-vous… Connaissez-vous Orgonn ?
Elle s’attarde, tandis que Rehane ne cherche qu’à fuir.
– Non. Je ne fréquente pas les subordonnés.
– Et…
Sa voix se brise.
– Et Dvango ?
Comment connait-elle ce héros ?
– J’ai l’honneur de compter le Général Purificateur dans mes protecteurs !
Elle se retourne et fuit vers la forêt d’où elle venait. Bon, occupons-nous de Rehane puisqu’elle ne réagit plus.
Masque de pierre, cœur de glace.
– Traître ! L’heure de ton châtiment est venue !
– Je ne suis pas un traître ! J’obéis à ce qui me semble juste !
– Le Serment va frapper. Que longue soit ta souffrance !
Inspiration. Concentration. Expiration. Puissance.
– Tu as juré sur le Soleil de Vie et sur le Sang du Peuple. Le Soleil de Vie te rejette et le Peuple te renie ! Par le Serment, je te condamne à errer sans but et sans âme dans le dédale froid. La lumière te fuira et te blessera au plus profonde de ta chaire et ta seule nourriture sera ce sang humain, celui des opprimés que tu prétends défendre !
Gloire au Maître, Vainqueur ultime, Seigneur supérieur !
– Non !
Rehane s’effondre. Il est au sol, impuissant, ne pouvant que voir les glyphes macabres s’imprimer sur sa peau comme un marquage au fer rouge. Tout son corps hurle de douleur mais lui-même ne peut plus l’exprimer. Il deviendra sa propre ombre. Voici le sort des traîtres !
Puis soudain, silence. Ses yeux brillent d’une détermination nouvelle. Les glyphes sur sa peau perdent leur couleur et leur noirceur. Elles brillent un instant puis se fondent en lui, marques irréversibles. Un halo bleu apparait. Il grandit devant moi, plus puissant et impressionnant que jamais.
Que s’est-il passé ?
Soudain, je la vois. La fille, Shvimwa, est revenue, et c’est elle qui donne cette puissance au Traître. Elle le nourrit de sa force, et sa force lui vient des Étoiles : un voile de lumières du ciel tombe en tourbillonnant, lentement sur elle. Rehane soudain s’effondre, comme un pantin dont on aspire la vie. Elle s’élève par derrière lui. Je suis fait.
– Part. Nul ne doit souffrir des agissements du Château. Lui-seul payera quand viendra l’heure !
Sa voix lente et profonde, si différente de celle qu’elle avait quelques instants encore avant, ses yeux voilés, son corps comme si elle était en transe, tout m’impressionne dans son comportement.
Je fuis, empruntant en vitesse le Téléporteur.
Xaviir ne sera pas content…
Noir.

Il est partie ? Quand je me réveille, je suis assise sur une chaise. Rehane dort par terre, pas loin. Que s’est-il passé ? Je le vois se lever et s’approcher de moi. Pourquoi se met-il à genoux ?
– Élue des Étoiles, acceptez ma gratitude, je vous en prie !
– Rehane !? Que t’arrive-t-il ? Et… tu peux me tutoyer !
– Vous êtes l’Élue !
Il semble indigné que je puisse considérer le fait de lui être égal…
-Venez avec moi, Élue des Étoiles. Mon peuple attend votre retour depuis si longtemps !
Il s’incline une dernière fois puis marche jusqu’à une autre porte. Je le suis avec précaution.
Qui est ce peuple dont il me parle ?

Autrice : Shvimwa, sous le pseudo « Shvimwa »

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