Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE OÙ UN BRASIER PEUT DONNER L’IDÉE À CE FOUTU CHATON D’ÊTRE PYROMANE
LA PIÈCE OÙ UN BRASIER PEUT DONNER L’IDÉE À CE FOUTU CHATON D’ÊTRE PYROMANE

LA PIÈCE OÙ UN BRASIER PEUT DONNER L’IDÉE À CE FOUTU CHATON D’ÊTRE PYROMANE

Amayelle

Le pendentif me brûle. Les yeux fermés, je lutte pour détacher mes cils gelés. Je n’arrive à faire aucun mouvement. Aucun. Quelques légers tremblements dus au froid. Ma tunique blanche colle à ma peau, et le poids de l’eau ajouté me plaque au sol. Epuisée, elle m’empêche de tenter le moindre geste, à cause de son poids.

Le pendentif me brûle. Ouvrir les yeux, je dois ouvrir les yeux ! Je sens la chaleur pénétrer ma peau, me coupant le souffle. Je crois que c’est lui seul qui a empêché mon cœur de geler. Ça, et le chaton de neige. D’ailleurs, où est il ?

Le pendentif me brûle. Je finis par réussir à soulever un bras, et à le détacher de ma peau froide. J’ouvre les yeux, péniblement. Je suis allongée sur le sol. A côté de moi, un feu de bois. Des teintes rouges, jaunes, rubis, orangées éclairent doucement mon visage. Je regarde autour de moi. Rien d’autre dans la pièce. Rien. Un sol lisse, de cornaline, je crois. Une pièce ronde, avec le brasier au centre. De fines colonnes collées aux murs les soutiennent. Les murs, de grenat, entourent des vitraux rouges, jaunes, orange. Les colonnes, elles, sont de pierre de soleil, mêlées à de l’opale de feu. Quelques étincelles s’échappent des braises, et retombent doucement, sans bruit. Bref, tout ici est de couleur chaude. Sauf moi, d’une robe blanche, et d’une peau dangereusement pâle. Le froid.

Le pendentif me brûle. Un peu moins, cependant. Au bout de quelques minutes, ranimée par la chaleur naissante de la pièce, je parviens à me redresser. Un ronronnement me tire de mes pensées. Le chaton saute sur mes genoux, et je commence à le caresser. Je me souviens qu’Immanuel m’avait dit que le neige fondait à la chaleur, pourtant, le chat est toujours aussi froid, et la couche de poudreuse qui le recouvre est toujours la même. Magie. Il secoue la tête. Je murmure.
-Comment tu t’appelles ?

Le pendentif me brûle. Le chat lève vers moi un regard interrogatif, en entendant mon gémissement de douleur. Évidemment qu’il ne me répondra pas. C’est un chaton.
-T’es fait de neige… Yuki ? Immanuel disait que ça voulait dire neige dans une langue de son monde…

Le pendentif me brûle. Mais encore moins que le chaton qui vient de s’enflammer. Ses yeux fixaient le brasier, envoûtés par le spectacle magnifique des flammes. Alors il a fait pareil. En quelques secondes, la neige a laissé place à des flammes. Ses yeux de rubis brillent à travers les flammèches. Il est magnifique.
Les larmes coulent. Un feu. Comme mon frère.

Le pendentif me brûle, me rappelant à l’ordre.
-Ignis, ça te va ?
Ignis… Jusqu’à ce qu’il change d’élément.
Curieusement, si je passe ma main sur les flammes, il ne me fait pas mal. Je le prends dans mes bras, avec précaution, puis me dirige vers la porte dissimulée dans un vitrail. Juste avant de partir, je regarde la pièce. En feu. En flammes. Quelque chose me dit que ce foutu chaton est pyromane. Il me regarde, avec de grands yeux innocents. Je souris. Il ressemble tellement à Ignis…

Autrice : Jécrivaine, sous le pseudo « Jécrivaine »

Ce texte s’apparente à une fanfiction. Certains de ses éléments sont relatifs à l’univers de la série Les Chevaliers d’Emeraude, écrite par Anne Robillard.
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