Cette impression de tomber dans le vide, de tomber dans un vide, dans rien. Le noir qui m’entoure, qui tourne à une vitesse vertigineuse. La nausée me prend. Une violente envie de vomir me tord le ventre. Je force sur mes paupières pour les ouvrir. Mais cela ne change rien, toujours ces spirales de couleurs éblouissantes qui dansent autour de moi. Couleurs noires… Vide, vide, vide. La tête me tourne. J’ouvre la bouche pour respirer de l’air. Rien ne vient. Plus d’air, plus d’oxygène. Je tousse, je m’étouffe. La gorge me brûle, je ne vois plus rien, que du blanc, du blanc trop éblouissant. Je tousse, je tousse. De l’air, il me faut de l’air.
Soudain, mon dos heurte brutalement quelque chose. Quoi? Je ne sais pas, mon cerveau n’arrive plus à réfléchir, obstrué par le manque d’oxygène. J’entrouvre mes lèvres, et je crie. Je crie. Cri silencieux. Une seconde secousse me saisit brutalement. De l’air s’engouffre violemment dans ma bouche. De l’air ! Je respire. Peu à peu, mes yeux s’habitue à la lumière. Le noir disparaît et laisse place à un blanc sale. Un blanc poussiéreux. Où suis-je? Mon visage me pique, j’éternue. Mon premier réflexe est de passer ma main sur mes joues, sur ma peau. Il… il y a de la poussière sur mon visage, une épaisse couche de poussière. J’ai du en avaler tout à l’heure et c’est cela qui a sûrement provoqué mon étouffement. Mais pourquoi suis-je recouverte d’une épaisse couche de poussière? On dirait que je suis couchée ici depuis des années.
Je me redresse doucement. Mes os craquent, la tête me tourne, sans doute à cause de la trop grande quantité de poussière en ce lieu. Je plie mes jambes et les déplie, successivement. Après un effort qui me paraît impossible, je parviens à me mettre debout. Je jette alors un regard à la pièce, tout est dans le même état. Un état désastreux. La poussière forme de petits tas qui recouvrent les quelques fauteuils placés dans la pièce. Un nouvel éternuement me prend. Je dois être allergique à la poussière. Il ne faut pas que je reste ici. Je fouille du regard le sol et remarque un sac. Une infime parcelle bleue dans un océan de gris. Sans réfléchir, je le saisit et sors précipitamment de la pièce. Avant de passer la porte, je contemple un dernière fois cet endroit trop étrange à mon goût où je me suis réveillée. Cet endroit qui me rappelle étrangement un désert où le sable serait poussière…
Autrice : Neige éternelle, sous le pseudo « Neige éternelle »