Aifé
Je reprends peu à peu conscience, dans les bras de quelqu’un. Un homme, je crois. Il marche rapidement, silencieusement. Ballottée, je n’ai même pas la force de bouger, de me débattre, de protester. J’ouvre les yeux, et bats plusieurs fois des cils avant de pouvoir voir quoi que ce soit. Les contours sont flous. Je distingue un visage. Néo. Tout me revient en mémoire. Le combat, Lià, ma défaite, mes blessures, le danger.
Je ferme les yeux, car les garder ouverts me fait mal.
Je sombre de nouveau, bercée par le rythme régulier de mon ancien mentor.
Un éternuement me tire de ma torpeur. Une voix familière s’exclame.
-C’est plein de poussière ici!
Une voix neutre, sans émotion, lui répond.
-Nous sommes dans un couloir abandonné. L’entrée y est difficile. Nous ne serons pas suivis.
-Pourquoi tu m’as demandé de fermer les yeux quand on est entrés?
-Je ne te permets pas de me tutoyer, Lià.
-Excusez moi.
Un bruit sourd retentit, et résonne. Puis… un sanglot? Lià pleure. Je commence à comprendre. L’homme l’a frappée. Je voudrais me débattre, mais mes membres ne m’obéissent pas. Drogue? Néo nous a eu. Je m’inquiète d’avantage pour Lià. Je fais une nouvelle tentative, les yeux fermés, incapable de les ouvrir.
Encore un échec.
Je tremble, maintenant. Néo ne s’en aperçoit pas. La fatigue et la douleur s’allient pour me faire sombrer de nouveau. Je sens le sang couler contre ma peau. Je m’évanouis, malgré ma lutte, et le silence résonne dans ma tête. Je n’entends plus le pas régulier de Néo, ni les sanglots de Lià. Juste le silence.
Autrice : Jécrivaine, sous le pseudo « Jécrivaine »