Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DE LA TRAVERSÉE
LA PIÈCE DE LA TRAVERSÉE

LA PIÈCE DE LA TRAVERSÉE

Dés que nous fûmes totalement sortis, le temps repris son cours normal et nos mouvements redevinrent fluides. Je me retournai pour voir Ludwig. Il avait disparu. La peur s’empara alors de mon esprit. En transe, je me ruai sur la porte que je frappai de toutes mes forces, je hurlais le nom de mon seul ami, mes poings saignaient, et mon cœur aussi. Malgré le fait que je ne le connaissais que depuis la veille, son absence formait un vide en moi. La peur me serrai la gorge. Je ne voulais pas me retrouver seule, perdue dans ce cruel château. J’imaginais mon ami enfermé à tout jamais dans la plaine immobile. Mes hurlements redoublèrent de puissance. Ma rage s’était amplifiée. Je criai au château de me rendre mon ami. Alors, quelqu’un me serra contre lui. Je tombai alors à genoux, reconnaissant l’odeur de Ludwig. Il me chuchota à l’oreille ce dont j’avais besoin et me serra contre lui.
« Je suis là »
***
Calmée, nous repartîmes en discutant doucement. Il s’approcha de moi et pris une de mes mèches de cheveux. Elle était sans mouvement, figée, grise, terne. Je prenais son couteau de sa ceinture et tranchai la mèche.
Le tunnel de roche sombre s’éclaira progressivement d’une pâle lumière. Nous arrivâmes devant un lac aux eaux noires et profondes sur lesquelles flottaient des lanternes, éclairant la grotte de leur triste lumière. Une longue et fine gondole de bois sombre semblait attendre à la surface. Une rame était en équilibre sur le rebord. Mon ami grimpa dedans m’invitant à faire de même. Une fois installée, il saisit la pagaie et commença à ramer. L’eau était calme et poisseuse. Nous étions aux aguets. Le bord de la barque buta soudain contre un rebord. Déséquilibrée je tombai à la renverse dans l’eau froide. Je sentis une chose m’agripper la jambe. Ludwig se précipita vers moi, en hurlant, à son tour, mon nom, et m’attrapa le bras juste avant que je ne coule. Il me tira vers moi. Le chose du lac resserra sa prise. Ludwig aussi. Le garçon finit par l’emporter et nous roulâmes au sol, projetés loin de la barque, sur le sol de pierre. Ma jambe était ensanglantée, et l’os était sûrement fêlé. Il me fit un bandage comme il put et m’aida à marcher. Nous nous éloignâmes en boitillant du lac et de la bête qui l’habitait.

Autrice : Jeni25, sous le pseudo « Léthé »

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