Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DE LA PETITE MAGICIENNE OU LA PIÈCE OU JE ME DÉCOUVRE UNE PHOBIE
LA PIÈCE DE LA PETITE MAGICIENNE OU LA PIÈCE OU JE ME DÉCOUVRE UNE PHOBIE

LA PIÈCE DE LA PETITE MAGICIENNE OU LA PIÈCE OU JE ME DÉCOUVRE UNE PHOBIE

Merci au Champignon fluorescent à pois jaunes, qui a manqué tuer Aifé sur la Tour du Château et qui m’a inspiré pour cette pièce.
Aifé

Je saute à terre, accroupie, et me relève aussitôt. Je scrute la pièce, afin de détecter le possible danger qui s’y trouverait. Mais il n’y a rien. Je suis dans une salle grande. Au centre, un immense brasier. Le sol est gris, simple, dur et froid. Les murs sont de la même matière, ainsi que le plafond. La pièce est vide, il ne s’y trouve aucun meuble, excepté un immense trône, au fond de la pièce. Je contourne le brasier, et m’avance vers celui ci. Il est d’argent, serti de diamant. Très grand, je remarque également la structure de la pièce. Le trône est surélevé, afin de donner l’impression aux simples visiteurs que sont les aventuriers qu’ils sont insignifiants comparé au maitre des lieux qui occupe ce trône. Je crache à terre. Aussitôt, la pièce tremble. Je m’accroupis, pour éviter de perdre l’équilibre. Lorsque je me relève, une personne occupe le trône. Une petite fille. Elle est assise nonchalante. Vêtue de blanc, elle est pied nu. Ses cheveux sont rassemblés en un chignon sophistiqué, et un diadème de diamant rassemble les mèches rebelles qui échappent à la coiffure. Elle est très élégante. Sa robe blanche est très simple, mais la met vraiment en valeur. De plus, des ailes transparentes quoi que brillantes battent doucement dans son dos. Ce sont des ailes de papillon. Elle parle d’une voix assurée, claire.
-Oh ! Jeune aventurière, qui es tu donc ? Sache que tu te trouve dans cette pièce qui m’appartient. Pour sortir, tu devras me vaincre. Ce ne sera pas un combat à mort, loin de là. Au contraire, je répugne à tuer les aventuriers qui pénètrent sur mon territoire. Ceux qui perdent doivent me servir éternellement. Accepte tu ? De toute façon, tu n’as pas le choix.
-Oui.
-Ton nom ?
-Je m’appelle Aifé de l’Ombre.
-Très bien. Commençons.
D’un geste gracieux, elle fait disparaître le trône, et volette jusqu’à moi. Je recule, plonge la main dans le sol, et en ressort un katana. Elle se fige en regardant l’arme, mais se maitrise très vite. Aussitôt, elle fait briller ses mains, d’une intense lumière bleue. Je murmure.
-De la magie…
Tout se complique, aussitôt. Ce n’est pas à une petite fille sans défense à qui j’ai affaire.

Un rayon de magie me touche. Cela fait quelques minutes que je l’évite, répugnant à prendre part au combat. Je gémis, et passe à l’offensive, rageuse. C’est ce qu’elle attendait. J’aurais du m’en douter. Elle réplique, en m’envoyant un nouveau jet de magie, qui me blesse plus profondément encore. Je tente de renier la douleur qui m’accompagne, et lui fait un croche pied. Elle trébuche, tombe à terre, et je la plaque au sol. J’appuie de tout mon corps, sur elle. La lame de mon katana sur sa gorge. De fines coupures apparaissent.
-Avoue toi vaincue…
Elle peine à respirer, étouffant presque. Elle agite les jointures de ses doigts, et murmure.
-Guérison…
Ses lésions se referment. J’appuie plus fort encore sur son corps.
-Je ne voulais pas en arrivé là, Aifé, mais trop tard.
Je la regarde, déconcertée. Que veut elle dire ? Je comprends vite, lorsqu’elle fixe mon regard, d’une voix vibrante de mesmer.
-Maintenant, lâche moi…
J’appuie plus durement sur la lame. Elle ne devait pas savoir que j’étais une naga, et que les nagas font partie des rares reptiliens à résister à l’hypnose.Je murmure d’une voix rauque.
-Que croyais tu ? Que nous étions aussi influençables ?
Elle s’agite, violemment, de plus en plus faiblement. Elle crie, presque.
-Aifé, s’il te plaît…
-Je te laisse une dernière chance d’abandonner…
Elle tousse, la fumée du brasier brûle sa gorge. J’enchaîne, imperturbable.
-Dans un combat, il n’y a pas d’amis et d’ennemis. Il y a un allié ou une cible. Et tu es ma cible. Je n’ai pas le droit de te tuer, petite magicienne, mais le sang a le droit de couler.
Elle s’agite, plus faiblement encore. Les gouttes de sang qui perlent de sa gorge, sont de plus en plus nombreuses. Je me transforme quelques secondes, juste le temps pour elle d’apercevoir ma forme reptilienne.
-Abandonne… Je te laisse une chance de sortir vivante de ce duel… Si tu refuses, je t’y forcerai… Et mes méthodes ne te plairont pas.
Elle hausse un sourcil, soudain plus du tout inquiète.
-Tu en es sure ?
Elle me crache au visage, et dégoûtée, je recule. Elle me donne un coup de genou dans le ventre. Essoufflée, je recule d’avantage. Elle en profite pour se relever. Elle se jette sur moi, et me fait tomber au sol. Nous roulons quelques instants, et c’est elle qui finalement prend le dessus. Elle m’immobilise, et sourit, d’un air machiavélique.
-Maintenant, je vais te montrer mes méthodes…
Elle me pince le nez, me forçant à respirer par la bouche. Elle sort un tube de sa poche. L’odeur qu’il dégage est pour moi reconnaissable entre mille.
-Tu sais ce que c’est, Aifé ?
Je murmure, déroutée.
-La… La drogue…
Elle agite le flacon. Je ferme aussitôt la bouche.
Qu’est qui se passerai si je te le faisais ingurgiter ? Je me le demande bien… J’aurai presque envie d’essayer… Mais il doit y en avoir un peu beaucoup pour toi… Ce serai dommage que tu sois complètement droguée avant la fin de ce combat… Qu’est ce que tu en pense ? Je sais que les nagas résistent mal à la drogue… Et que ta résistance serait brisée…
Elle me sourit d’un air cruel. Je lutte pour ne pas respirer, ne pas ouvrir la bouche, donner l’occasion à cette s***…
-C’est un jeu contre le temps et contre toi-même, Aifé… Combien de temps tiendra-tu ?
J’entrouvre la bouche, essoufflée. Elle y verse la drogue. Je garde la bouche ouverte, pour ne rien avaler.
-Phase 2. Combien de temps, avant que tu n’avale ?
Elle pince mon nez plus fort encore, et me force à fermer la bouche.
-Tu avales, ou tu meurs asphyxiée…Tu préfères quoi ?
Je la regarde, affolée. J’estime mes réserves, il me reste environ 30 secondes. Je tente de réfléchir, trouver un moyen. Ma vue se brouille, je pense de moins en moins clair. J’y reconnais les premiers signes de l’asphyxie. Soudain, je comprends.
La petite magicienne qui me tient sait ce que sont les nagas. Mais elle semble avoir oublié un détail. Un détail important. Je suis collée au sol. L’occasion est trop belle. Je m’y enfonce, échappant à son emprise.
Elle se relève, et sourit, malicieuse, tandis que je me m’enfonce de plus en plus, tentant d’échapper à la perfide magicienne, en traversant le sol. Il ne me reste que deux mètres. Après, je serais dans une autre pièce.
-Où te cache tu, Aifé ?
Elle se concentre, je la vois. Elle transforme le sol en glace, et adresse un doigt d’honneur à ma silhouette figée dans la glace.
Je m’affole. Elle ne comprend pas ! Elle doit savoir ce que sont les nagas, mais ignore tout de leurs facultés. Je hurle, autant que possible.
-Petite magicienne ! Si je peux respirer dans le sol, je ne peux pas dans la glace !
La coupure qu’elle m’a faite à l’épaule saigne abondement, m’entourant d’un voile rouge.
-Sors moi de là ? Je ne peux plus respirer ! Je vais mourir !
Je repense aux clauses du contrat. Pas de mort. Interdit de tuer. Et, je vais mourir. Je me jure de ne plus jamais faire confiance aux magiciennes. Ma respiration siffle. Le froid aide. Je m’évanouis dans la glace.

Lorsque je me réveille, je suis frigorifiée. Je me rends compte que le sol est redevenu normal. Peut être un remords de la magicienne. Je sors avec peine du sol de pierre et tombe dans une autre pièce. Je me recroqueville en position fœtus. Je tremble de froid.Mon cœur bat à cent à l’heure. Je me recroqueville d’avantage, en quête de chaleur. Je ferme les yeux, les cils gelés. Je m’évanouis de nouveau.

Autrice : Jécrivaine, sous le pseudo « Jécrivaine »

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