Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE AUX LITS
LA PIÈCE AUX LITS

LA PIÈCE AUX LITS

J’apparais dans un immense dortoir. Une dizaine de lits est alignés le long d’un mur bleu nuit. Les lits sont blancs, et le sol est d’un marbre froid immaculé, qui invite à se réfugier dans la chaleur des lits. La pièce est faiblement éclairée par un feu magique, au centre de la pièce. Tout le monde dort, excepté Wellan, qui médite sur son lit, et un homme de dos, devant le feu, qui regarde les flammes s’élever. Je m’avance lentement vers le feu, et Wellan entend le bruit de mes pas discrets sur le sol froid. Il ouvre les yeux, pour réprimander celui qui trouble sa concentration, lorsqu’il découvre mon visage. Le sien s’éclaire d’un sourire, puis il pointe l’homme de dos, et écris sur ses lèvres « Sage ». Je lui souris à mon tour, puis avance de nouveau vers le feu.
Sage ne se retourne pas, et ne sent ma présence uniquement lorsque je m’assois à côté de lui. Il se tourne alors sur le côté, et pleure de soulagement. Il m’attire dans ses bras, et me frotte doucement le dos.
-Où étais tu? J’ai eu si peur pour toi… Wellan m’a dit que la déesse de Rubis t’avais emmenée avec elle, et que ton maitre, fou de colère t’avais poursuivie dans la pièce où tu te trouvais. J’ai cru qu’il allait te tuer!
-Il a failli. Au moment où il allait le faire, Parandar est apparut, et a parlé avec mon maitre. Le dieu a calmé sa colère, et mon maitre était de nouveau calme.
-Je remercierai le dieu tout puissant par une longue prière.
-Sage? Qu’avez vous fait après que je sois partie?
-Wellan a déclaré que la déesse lui avait dit que tu reviendrais de toi même saine et sauve, alors nous sommes partis dans une pièce où nous avons combattu un monstre à cent yeux, puis épuisés nous sommes arrivés dans cette pièce.
-Je suis épuisée…
-Dors. Le sol auprès du feu est chaud. Tous les lits sont pris, et je doute que tu veuilles partager celui de Wellan! Je te veillerai.
Je lui fait confiance et m’assoupis auprès du feu.
Je me réveille, lorsque j’entends la voix de mon maitre dans ma tête.
-Amayelle… Amayelle…
-Maitre?
-Comment vas tu?
-Comment allez vous?
-Je ne répondrais pas à cette question.
-Avez vous trouvé mes frères?
-Ils sont dans une pièce trois étages au dessus. Vous vous retrouverez.
-Serez vous un père pour moi?
-Un homme se considère déjà comme ton père.
-Sage ne m’a pas élevée toute ma vie. Vous m’avez transmis des valeurs sures. Maintenant, soyez un père.
-Bonne nuit, Amayelle.
Le ton est doux, lent, et calme, mais dur. Je ne dois pas répliquer ou il s’énervera d’avantage. Je le salue donc, et me rendors. Je me réveille, lorsque j’entends des voix.
-Qu’ils sont mignons tous les deux, raille Nogaït.
-Je me demande quand ils se sont endormis, dit Santo.
-Cessez de parler d’eux ainsi, s’écrie Kira.
-Taisez vous, dit Wellan.
Alors, tout le monde se tait.
Wellan se penche vers nous, et s’apprête à nous secouer violemment, lorsque j’ouvre les yeux. Surpris, il se relève, et tout le monde éclate de rire. Sage se réveille à son tour, et sursaute. Il se relève péniblement, et tend sa main vers moi, pour que je me relève à mon tour.
Kira nous tend un morceau de pain, et nous le mangeons rapidement. Pendant que tout le monde remballe ses affaires, Wellan s’approche de moi et dit:
-Que s’est il passé avec Théandras?
-Elle m’a mené dans la pièce au bassin du démon. J’y ai vu la vie difficile de mon maitre, et lorsque j’ai fait l’erreur de lui dire qu’il était comme les humains, il a manqué me tuer. Parandar l’a arrêté à temps.
-Cette épreuve a du être difficile pour toi. Sache que je te défendrais toujours contre Abnar.
-Je n’ai pas besoin d’être défendue, sire Wellan. Maintenant, je sais que Maitre Abnar m’aime.
-Je n’éprouve aucun sentiment, souffle la voix de celui ci à mon oreille.
-Je vous prouverai le contraire.
Wellan me laisse, et je retourne vers Sage.
Il me regarde avec affection, et ébouriffe mes cheveux. Je me surprends à penser que même si mon maitre pense ne pas pouvoir être un père, au moins, cet homme saura en être un. Sage me sourit, et je lui rends son sourire, puis nous nous dirigeons vers la porte. Alors je surprends le regard de Wellan dirigé vers nous. Lorsque je le sonde, je découvre un océan de tristesse. Wellan s’aperçoit de mon intrusion dans mon esprit, et le bloque en me lançant un regard de rage. Sage a senti aussi que j’ai lu dans son esprit, et saisi gentiment ma main. Il saisi ma main, me murmure une blague, et c’est en éclatant de rire que nous traversons la porte. Comme deux frères d’armes, comme deux amis, comme un père et sa fille.
-Un père… murmure mon maitre à mon oreille.

Autrice : Jécrivaine, sous le pseudo « Jécrivaine »

Ce texte s’apparente à une fanfiction. Certains de ses éléments sont relatifs à l’univers de la série Les Chevaliers d’Emeraude, écrite par Anne Robillard.
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