Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LE COULOIR AUX CENT MILLE PAS
LE COULOIR AUX CENT MILLE PAS

LE COULOIR AUX CENT MILLE PAS

Garde ! Ce long chemin relie la piesca latina à une autre aile du Château, perdu au milieu des airs et des vides. Tel un pont, serpente ,longuement,infiniment, indiscutablement, et s’étend sur des centaines de terrains et d’herbes. Que les mélomanes dressent leurs antennes, que les peintres tâtonnent les tons et couleurs. Mais surtout! La traverser les yeux bandés!
Et attention, d’un pas furtif, léger, presque sautillant. Rester malicieuse, garder ce sourire.
Voilà les quelques instructions et informations utiles pour cette pièce.

Utile? Non, plus, beaucoup plus.
Déjà, ça blesse les jambes, de marcher des hecto-lieux,de courir des océans,de nager des marathons.
Sans blague. Ne me croyez pas paresseuse ou n’importe quoi ,c’est toujours Qwerty qui parle . Vous vous souvenez, l’aventurière? La brave,la vaillante…Non? Vous êtes tombés dans le Léthé ou quoi? Vous savez que dans les piscines aussi,on peut se baigner, mais sans perdre la mémoire? Non mais ho.
Ma conscience me déclare que cette fois, j’apprendrais qui elle-il? était de son vivant.
Mes pieds brûlent, ma tête cogne. Je ressens tantôt un bonheur mélancolique, tantôt une peine fade, tantôt une rage intense. J’aime alterner. Dans combien de temps? J’étais semblable à ces petits enfants,les jours de vacances, qui demandaient toutes les cinq minutes: « Quand est-ce qu’on arrive? »
Sauf que j’ignorais où menait la passerelle. Certainement pas à la plage. A la mort,peut-être. Ou aux limbes.
Il tangue. Me voilà plongée dans un noir profond. Un coup à droite. Un coup à gauche. Un coup à droite un à gauche un ici un là un…
Je souris. Même si je peux mourir. Au cas où quelqu’un n’a pas compris dans la salle,le danger est omniprésent dans le Château.
Je perçois du malia,une couleur ultra-violette. Un orchestre invisible m’encourage. Comment la passerelle peut-elle être aussi…tangante?
Une flamme… Campanule. Majestueuse. Detonnante. Et si attrayante. Il faut que je me la fourre dans les yeux, vite,avant que je sorte de cet état de semi-conscience.
« Non,hurle ma conscience . Non! Non! Non…
– Je ne peux pas m’en empêcher …AAAAAAAAAAAAAAH!L’apocalypse. Le déluge. La panique. Et la douleur,celle qui fait conler des larmes de mes yeux morts.
 » Tu reverras. En mieux. » Je reverrais! En mieux!
J’ai terminé ma courte épopée. Intacte mais aveugle.

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