Théandras nous fait apparaitre dans une pièce incroyable. Les murs sont de pierre blanche, et des colonnes collés à ceux ci les soutiennent. Je ne peux pas distinguer le sol, car une brume épaisse de 30 centimètres le couvre. Le plafond, est surprenant, également. 5 mètres au dessus du sol, il semble être une couche d’eau limpide qui reste dans les airs. Derrière cette paroi, il n’y a qu’un vide profond, avec au centre une étoile.
La déesse me dirige vers un bassin que je n’avais pas aperçu avant. Creusé à même le sol, il dégage une lumière vive, et je ressens un pincement au coeur, en me souvenant de la source magique dans laquelle mon maitre reprenait ses forces. Coupé du monde mortel et vulnérable, c’était les moments dans lesquels mes frères et moi devions le protéger, et c’étaient également les rares moments pendant lesquels nous pouvions discuter.
Théandras ne dit rien, mais suit le cours de mes pensées, et ressent ma profonde tristesse.
Elle parle tout à coup, vers le bassin:
-Démon des eaux troubles! Je t’ordonne de répondre à mes questions. Serviteur des dieux, il est de ton devoir de m’obéir.
-Que puis je pour vous, Déesse?
Je ne vois personne, mais la voix, magiquement amplifiée résonne dans toute la pièce.
-Montre à la sauveuse d’Enkidiev la vie qu’a subi son maitre.
Les images défilent devant mes yeux. Lorsque mon maitre nait, curieusement déjà adulte, quoique jeune, lorsqu’il prête serment à Parandar, maitre des dieux, lorsqu’il reçoit sa première mission, soit sauver Enkidiev de la menace de l’empereur Insecte, puis, une image apparait, une scène que je n’oublierai jamais.
Car Théandras, pour que je la retienne bien, me projette dans le bassin. Je ferme les yeux, et lorsque je les rouvre, je suis devant mon maitre.
-Il ne te verra pas, assure la déesse, c’est une scène de son passé.
Wellan du passé entre dans la pièce où est mon maitre.
-Maitre Abnar?
-Sire Wellan.
-J’ai une requête à vous faire.
-Je vous écoute.
-Je veux me déplacer par magie.
-Je ne peux pas vous accorder ce pouvoir.
-Pourquoi? Deux de mes hommes sont morts hier par votre faute! Vous nous aviez promis votre soutien, mais vous n’êtes pas venu! Ils sont morts à cause de votre incompétence!
-Je ne peux vous donner un pouvoir à cause de votre colère, Wellan. Vous n’avez pas l’esprit clair.
-Nous ne pouvons nous permettre d’attendre votre bon vouloir pour mener cette guerre! C’est le continent qui est en jeu!
-Sortez!
Le ton de mon maitre est clair et sans réplique. Wellan sort en serrant les poings.
Le roi Onyx apparait alors, un sourire moqueur aux lèvres.
-Tiens donc, un immortel qui se fâche!
-Que faites vous ici?
-Je viens pour me venger de vous.
-Pourquoi? Qu’ai je donc fait pour que le contient m’en veuille?
-Vous avez voulu me tuer…
-Pour le bien d’Enkidiev.
-Regardez autour de vous Abnar! Qui voudrait d’un immortel sans conscience, sans parole, sans vie?
-J’obéis aux ordres des dieux!
-Je n’ai que faire des dieux!
-Ne parlez pas de mes maitres ainsi!
Onyx disparait alors, un mauvais sourire aux lèvres.
Je sors brusquement de cette image, et Théandras s’adresse alors à moi.
-Abnar ne s’est jamais remit du fait que personne ne le respectait. Que tous les humains le méprisent, ne l’apprécient pas, aient peur de lui, l’a profondément affecté. Seuls Kira et un homme nommé Lassa avaient confiance en lui. Les hommes le craignent, mais disent du mal de lui dans son dos. De plus, il a été de nombreuses fois accusé de meurtre, et il en souffre encore. De nombreuses blessures ne se sont pas refermées.
-Je… Je n’aurai jamais pensé à ça… Il est si dur avec moi. Je pensais qu’il ne ressentait rien…
-Ton maitre croyait combattre ton instinct humain en te faisant plier devant touts ses ordres.
-Vénérable Déesse? Croyez vous que j’ai eu tort?
-Tort de quoi?
-De croire qu’il ne ressentait rien pour moi, qu’il n’avait pas peur pour moi, de penser qu’il ne s’inquiétait pas, mais aussi de refuser plusieurs fois d’accepter ses consignes?
-Ton maitre n’est pas une créature faite pour ressentir des émotions. En revanche toi si. Il est normal que tu poses des questions, que tu ai besoin de sa présence…
Elle me sourit, et s’évapore dans un nuage de flammes.
A ce moment, mon maitre arrive dans un tourbillon d’éclairs.
-Amayelle!
-Maitre?
-Es tu folle? Je suis fou d’inquiétude! Cesse d’échapper à ma surveillance!
-Maitre? Je suis désolée… J’ai toujours cru que vous étiez surnaturel, que vous ne ressentiez rien, que vous étiez comme les dieux. Mais en fait, vous êtes comme les humains.
Je comprend alors que je fais une erreur. Mon maitre n’aime pas les humains. Le regard que me lance mon maitre de ses yeux d’argent me fait craindre qu’il veuille me tuer.
-Je suis désolée, maitre! Je ne voulais pas vous blesser en disant cela.
Il lève sa main, et me projette violemment contre un mur. Je me relève péniblement, puis je m’approche de lui.
-Toute ma vie! Toute ma longue vie, je n’ai cessé de faire de mon mieux pour les humains! Tous me craignent me méprisent, et ne veulent pas de moi!
-Je ne rejette pas votre présence!
-Tu as peur de moi, tu ne m’apprécies pas!
-Vous ne croyez pas en moi non plus…
Il me projette de nouveau contre le sol cette fois ci mais me force grâce à ses pouvoirs à rester couchée. Je tente alors d’utiliser le mien, et entonne un faible chant elfique pour l’endormir.
Il se redresse amusé.
-Un simple chant? Je ne t’ai donc rien appris?
-Je ne veux pas vous blesser!
-Parce que tu crois que tu peux me tuer?
Je suis morte. Il est trop fort pour moi. Je lance un appel télépathique déchirant:
-Aidez moi! N’importe qui!
Mon maitre relève le bras, et me soulève dans les airs, puis, avec une violence incroyable, me plaque contre le mur. Je ne me relève pas. Je ne dis rien. Mêmes si nos précédents combats étaient oraux, car je me rebellais souvent, c’était toujours lui qui gagnait, après m’avoir projetée sur le sol. Comme d’habitude, il s’avance pour appliquer sa sentence, cette fois ci,certainement la mort. Alors je vois derrière lui, un homme sauter du plafond constitué d’eau, puis s’avancer vers mon mentor.
-Abnar!
Mon maitre se retourne, et la stupéfaction se lit sur son visage:
-Maitre?
Ainsi mon maitre à moi a aussi un maitre. J’en reste abasourdie, ce qui n’est pas difficile vu la douleur que j’éprouve dans tout mon corps. L’homme se tourne vers moi, puis lève ses bras, et nous entoure de lumière. Lorsqu’elle s’éteindra, je serai dans une autre pièce.
Autrice : Jécrivaine, sous le pseudo « Jécrivaine »
Ce texte s’apparente à une fanfiction. Certains de ses éléments sont relatifs à l’univers de la série Les Chevaliers d’Emeraude, écrite par Anne Robillard. |