Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DES RÊVES, PIÈCE DU CIMETIÈRE DES LOUPS
LA PIÈCE DES RÊVES, PIÈCE DU CIMETIÈRE DES LOUPS

LA PIÈCE DES RÊVES, PIÈCE DU CIMETIÈRE DES LOUPS

Rêve 3

Des bouleaux décharnés s’élèvent vers les cieux, cherchant à échapper au brouillard et à la présence oppressante des tombes. Des corbeaux noirs volent, sans bruit, rappelant leur présence par des cris lugubres et déchirants. Des battements d’ailes dans mon dos me font frissonner et les sanglots glauques des défunts n’arrangent rien. La pleine lune, ronde et sanglante, jette un voile rouge sur le cimetière. Parfois, des tintements de chaînes ou des lamentations me rappellent la présence des spectres mais je reste là, immobile, attendant les « loups ». C’est un légende, un mythe, les « hommes-loups » sont de ces histoires qu’on raconte le soir pour faire peur mais si les « hommes-dunes » de l’Océan sans nom existent, pourquoi pas eux ? J’attendrais tout le temps qu’il faudra mais je les verrai. Alors que l’aube pointe à l’horion, je comprend mon erreur. Ceux qui vivent là ne se montreront pas un à humain égoïste et égocentrique. Les « loups » ne se montrent qu’à ceux qui en sont dignes et la plupart du temps ces gens là les voient quand ils ne les cherchent pas. Jai été présomptueux de croire que j’avais la possibilité de les voir. Seul les êtres désintéressés ont cette pureté que célèbrent les « loups ». Tandis que je poursuivais ma réflexion, des ombres sont apparus. Je les ai senties me sonder. Soudain un terrible hurlement a retentit et les « hommes-loups » étaient là. Ils étaient mais je ne les avais pas vu et en ont profiter pour m’encercler. J’avais peur. J’ai lentement ouvert les yeux et je les ai vus. Des hommes n’ayant que la peau sur les os, des yeux de braise, des côtes saillantes, des muscles apparents, des cheveux noirs de jais…Ces chevaliers de la justice, protégeant l’opprimé étaient les plus grands des héros. Ils défendaient la veuve et l’orphelin, sauvaient les plus insignifiants, écrasés sous le talon des Grands, ceux-là qui haïssaient ces justiciers traquant la corruption, l’injustice et les trafics. Ils étaient mes héros et, moi, leur admirateur anonyme, avais le pouvoir de rencontrer ces personnes extraordinaires. Un chant guttural et tribal jaillit de leur gorges déployées. Je sentis les mots qui réclamaient vengeance s’insinuer en moi et m’envahir. Ma part animale se réveilla et chanta la violence. Mais leur cœur juste, bon et généreux m’apaisèrent. Ils me parlèrent d’une voix douce :
« Toi qui est là ce soir, c’est que nous l’avons choisi. Tu connais l’élan du combattant qui rentre dans l’arène, du taureau qui va charger. La voie de la violence est la plus facile et offre parfois de grandes richesses. Mais il faut pour cela faire souffrir, pleurer des innocents et torturer de pauvres gens. Il est plus dur de pardonner celui qui te fait souffrir que d’essayer de le vaincre. Mais en faisant cela, tu te montre plus mauvais que lui. Apprends que le plus beau des sentiments humains est l’Amour. Il te donne la force de choisir le bon chemin et te guide quand tu doutes. Il est parfois Amitié, Tolérance, Pardon, Respect…mais il est toujours le même. Aimer, c’est croire que l’autre à autant d’importance que toi et qu’à plusieurs on est plus fort. Combien faut-il de grains de sable pour former un désert ? Prends avec toi l’Amour et envole toi  »
Ils se retirèrent peu à peu. Tout autour de moi tourne. Les couleurs et les formes se mélangent.
Quand je repris connaissance, la dureté de la pierre me blessa. La Gardienne me chuchota alors :
« Ils t’ont laisser une grande force, qui peut construire mais aussi détruire. Les plus grands hommes ont suivi ce chemin et c’est à toi aujourd’hui de faire un choix. C’est ta force te ta faiblesse, le pouvoir de décision. Sache que je serais toujours là pour toi quoi que tu fasses. Aimes avec ton cœur, mon fils… »

Autrice : Shvimwa, sous le pseudo « Shvimwa »

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