Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DES PLATE-FORMES FLOTTANTES
LA PIÈCE DES PLATE-FORMES FLOTTANTES

LA PIÈCE DES PLATE-FORMES FLOTTANTES

{Estyria}

Je ne savais pas ce qui m’avait décidé à entrer.
Je ne savais pas pourquoi, avec tant de jours de marche en forêt, avec tant d’obstacles qui s’étaient dressés devant moi, je n’avais pas tout lâcher. Fait demi-tour. Laissé tomber.
Ça aurait été très facile. La forêt avait été froide et hostile. La montagne très difficile à escalader. Le chemin trop étroit entouré de vide.
Tout ça, j’aurais pu l’éviter. Je ne l’avais pas fait, j’avais avancé, je voulais mériter ce qu’il se passerait, si je poussais les portes du grand édifice. Je voulais mériter le Château.
Là où j’habitais, il faisait parie des légendes. On racontait qu’il avait Cent Mille Pièces, toutes uniques, et qu’on ne tombait jamais deux fois sur la même.
Personne n’en était jamais revenu. Cela signifiait donc qu’on mourrait automatiquement.
Bizarrement, cette pensée ne m’a pas fait peur. J’étais de nature curieuse et effrontée. Mon père m’avait interdit d’y aller ? Très bien. Je suis partie le lendemain.
Je venais d’entrer dans l’édifice, non sans un frisson et un pincement au coeur. J’avais peur, c’était une décision difficile.
J’avais choisi. Les portes étaient lourdes.
Elles se refermèrent derrière moi. J’étais dans le noir.
Soudain, une lumière s’alluma. Une autre. Bientôt, la salle fut éclairée par une source de lumière inconnue.
Ce n’était pas une salle.
Elle était entourée de murs, oui… Mais elle ne ressemblait à rien de ce que je connaissais.
J’étais sur une corniche. Une petite estrade de pierre. Devant moi, le vide. Mais dans la salle, d’autres plates-formes bougeaient, flottant dans les airs. Elles se rapprochaient, s’éloignaient. Le sol était très loin. Et là-bas, contre le mur, il y avait une échelle. Avec une trappe.
Je n’avais qu’une chose à faire. Sauter de plate-formes en plate-formes.
Je n’ai jamais été fore physiquement. Mais il fallait que j’y arrive. À quoi cela servait-il que je reste ici, sans bouger ?
Cependant, je décidai d’attendre un peu. Peut-être était-ce juste un test de patience ! Car cela me manquait cruellement, je dois le dire.
C’était une très mauvaise idée. Je me rendis bientôt compte que plus le temps passait, plus es plate-formes bougeaient vite. Prenant mon courage à deux mains, je sautais sur le point solide le plus proche.
Réussi. Alors je continuai, un courant électrique d’excitation m’emplissant toute entière. Je sautais, bondissait, courrais ! J’étais pleine de bonheur et de satisfaction d’être enfin entrée. Mais les plate-formes tournaient de plus en plus vite, sur elles-mêmes, vers le haut, le bas, sur les côtés… Et à un moment, l’inévitable se produit. Déséquilibrée, je tombai dans le vide.
Ma seule pensée fut « Mourir dès la première pièce ? »
Soudain, ma tête partit en avant, alors que mon pied droit ne bougeait pas. Hurlant, je me retrouvais la tête en bas. Mais j’étais vivante. Je me redressai péniblement et au bout de long et laborieux efforts. Un cri de joie et d’incrédulité sortit de ma gorge.
J’étais sur l’échelle, contre le mur.
Qu’est-ce qui m’avait aidé ? Avais-je juste eu… de la chance ?
Secouant la tête avec un étonnement joyeux, je soulevai la trappe et m’engageais dans la pièce suivante.
Mon aventure ne faisait que commencer.

Autrice : Etincelle de Feu, sous le pseudo « Etincelle de Feu »

Partager...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *