Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DU LABYRINTHE
LA PIÈCE DU LABYRINTHE

LA PIÈCE DU LABYRINTHE

Dans la dernière pièce, je m’étais réveillée sur le sable. du sable chaud et si agréable…
Un peu plus loin, Yashim, Marine et Romain bavardaient les pieds dans l’eau. Romain fut le premier à me remarquer et il courut vers moi pour m’aider à me relever. C’est là que je me souvins. Que je souvins de la blessure au ventre. Comment y avais-je survécu ? Je posais la question à Romain qui me demanda si je me souvenais de la pièce du fou rire. Je hochais la tête. Cette pièce où je me serais étouffée sans une magie étrange de Romain, je ne l’oublierai jamais.
– Eh bien, il faut croire que j’ai fait la même chose que là-bas avec ta sœur et toi. Elle, elle n’a plus aucune séquelle de son bras cassé, et toi, tu n’as pas tout-à-fait cicatrisé. En effet, une douleur sourde provenant de mon ventre me fit hoqueter de surprise.
– Ils n’ont pas posé de question sur ta magie ? chuchotais-je en essayent de respirer.
– Ils ont vu que je ne me contrôlais pas, et ils ne m’ont pas embêté avec ça.
– Depuis combien de temps sommes-nous ici ?
– 3 jours, peut-être 4. Mais oublie tout ça et viens te baigner !
Il m’entraîna dans cette eau bleue.
La plage était si belle !! En la scrutant, j’aperçus alors une silhouette féminine.

*********

La suite, vous la connaissez, et je me suis retrouvée de l’eau pure à une pièce froide qui sent le moisi. La pièce en question est faite de vieux murs gris sans intérêt, et de ces vieux murs gris sortent des dizaines de tunnels sombres. La vérité me saute au visage. Il me prend une violente envie de retourner dans la pièce précédente et d’y rester jusqu’à la fin de ma vie, mais la porte derrière moi a disparu et je suis seule. Je me suis retrouvée dans un labyrinthe. Une peur sans pareille me prend.
– MARINE, ROMAIN, YASHIM !!!!! hurlais-je à plein poumons. ORIANNE!!!
Personne ne me répond.
– EH, OOOH !!!!!! JE VEUX PAS CREVER SEULE ICI !!! je hurle avec colère.
Puis, la peur l’emporte sur la raison et je me mets à sangloter jusqu’à ce que j’entende une voix.
– Y’a quelqu’un ? EST-CE QU’IL Y’A QUELQU’UN ??????
Je me pince pour vérifier que je ne rêve pas.
– OUI, C’EST MOI, ASTRID !
– ASTRID ? MOI C’EST ORIANNE ! T’ES OÙ ? Sa voix tremblait légèrement.
– DANS UNE GRANDE PIÈCE RONDE AVEC PLEIN DE TUNNELS !!
– TU VOIS UNE LUMIÈRE ?
– OUI… DANS LE 6ème TUNNEL !
– C’EST MOI, J’ARRIVE !
Une minute plus tard, Orianne, légèrement pâle, est à côté de moi.
– Il faut qu’on retrouve les autres… Surtout ma sœur. Si elle est seule elle aussi, elle va avoir du mal… Orianne approuve et après une petite pause nous partons dans un des tunnels sombres. Ma nouvelle amie me parle de ses différentes explorations et de ses rencontres comme le Père Noël et moi de même. Quelques heures après, on tombe sur une grande pièce circulaire remplie de verdure. En son centre, trône une splendide fontaine.
– Ça pue le piège tout ça, je chuchote à Orianne.
– Ouais, approuve-t-elle.
Nous nous approchons de l’eau prudemment. Mon corps se reflète dans le liquide cristallin. Je l’observe. Je suis sale et mal coiffée. Mes vêtements sont en lambeaux et je n’ai plus de chaussures.
– Tu crois qu’elle est potable ? me demande l’exporatrice.
Je plonge ma main dans l’eau et l’apporte doucement à ma bouche.
– Ça m’en a tout l’air… J’attrape mon sac-à-dos et sors trois grosses gourdes que je remplis. Puis, je me mets en sous-vêtements et me plonge dans l’eau. Orianne me regarde avec étonnement.
– Désolée, je fais avec un demi-sourire. Pour toute réponse, elle m’imite et nous nous retrouvons à patauger en bavardant, essayant d’oublier où nous sommes.
En sortant de l’eau, j’observe plus précisément l’endroit où nous sommes. La mousse abondante recouvre les murs, et une faille dans l’un d’eux nous apporte de la lumière. Je remarque une ou deux stalagmites ce qui m’étonne déjà, mais le plus étrange reste un énorme chêne qui surplombe la fontaine.
– Ce chêne m’intrigue… je fais en réfléchissant.
– Toi aussi ? Personnellement, je n’arrive pas à savoir ce qui me gêne avec lui et ça me stresse un peu…
Je sors de nouveaux vêtements de mon sac et remets mes cheveux en place. Le bain m’a fait du bien. Nous sommes sur le point de reprendre notre route quand j’entends un bruit. J’intime l’ordre de se taire à Orianne et je tends l’oreille. Plus rien. Je reprends mon calme mais j’entends un bruit une nouvelle fois. « Tu délires Astrid, il faut que tu te calmes », je me dis.
« Astrid, c’est Romain. »
Cette fois, j’entends bien.
« Je peux te localiser. »
Je panique.
– Orianne, je deviens folle…
« Mais non, abrutie, tu n’es pas folle ! » résonne encore une fois la voix de Romain dans ma tête.
– Folle ? Mais qu’est ce que tu me racontes ?
« Par contre, je n’arrive pas à localiser Orianne. Elle ne serait pas avec toi par hasard ? »
– Astrid, réponds-moi ! insiste cette dernière.
– Une seconde, Orianne…
« Astrid, je sais que tu m’écoutes, réponds-moi ! » continue Romain comme un écho.
– Astrid, tu vas bien ? Ça n’en a pas l’air…
« As… »
– TAISEZ-VOUS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Je savoure le calme d’incompréhension qui s’ensuit. Puis, Orianne me demande doucement :
– Vous ? Je veux dire, pourquoi « taisez-VOUS » ?
– Romain me parle en télépathie. Mais je ne l’entends plus. C’est pas normal.
Je me concentre de toutes mes forces.
« Romain ? » j’appelle en espérant qu’il me réponde. « Romain ? »
– Je suis là Astrid. Mais on a un petit problème.
– T’es avec Marine ?
– Et Yashim. Marine et Yashim.
– C’est super ! Mais c’est quoi le problème du coup ?
– Ta sœur. Elle a eu un coup de fatigue, je crois.
– Un coup de fatigue??? je fais, inquiète.
– Elle est tombée dans les pommes une minute mais ça va déjà mieux.
– Ah.
Décidément, le calme de Romain m’impressionne.
– Bref revenons à nos moutons. T’es avec Orianne ou pas ? »
Je lui jette un rapide coup d’œil. Assise sur le rebord de la fontaine, elle attend patiemment la fin de ma conversation avec Romain.
« – Oui. Et on a trouvé de l’eau.
– Je vais vous guider à travers le labyrinthe, nous sommes devant la porte.
– Une seconde, je la préviens. »
Plus j’explique la situation, plus elle me pose de questions sur Romain et ses étranges pouvoirs, plus j’y réfléchis et plus je trouve que cette pièce s’est résolue trop simplement et m’étonne de la vitesse d’apprentissage de mon ami. Je décide quand même de me laisser guider et nous reprenons notre marche.
« – Prends le tunnel à droite », me dit-il.
Nous obéissons mais nous atterrissons dans un cul-de-sac.
« – Romain, on est dans une impasse!
– J’arrive pas à la détecter! »
Je me retourne et un autre mur apparaît. Orianne l’a vu aussi. Un frisson me parcourt la colonne vertébrale.
« – Romain, y’a un autre mur qu’apparaît!
– Quoi ??? » A sa voix, je sais qu’il panique.
Je coupe le lien télépathique et regarde Orianne. A l’inverse de moi, elle paraît très calme.
– On peut sortir par le haut, assure-t-elle.
Les murs se mettent à trembler, et comble de l’horreur, se rapprochent lentement mais sûrement.
– Comment veux-tu qu’on fasse ça ? Les murs sont de 6 mètres de haut !!
De je ne sais où, elle sort un corde qu’elle lance de l’autre côté du mur et un petit poignard.
– À toi l’honneur, me dit-elle. Elle m’accroche à la corde et me donne le poignard pour m’aider à monter.
Je monte vite. Mais pas assez quand même, car quand c’est au tour d’Orianne de monter, les murs ne sont plus qu’à un mètre de distance et leur surface est tellement plate qu’ils sont difficiles à escalader. Presque arrivée à ma main tendue, les murs la pressent et quand je la hisse enfin les murs se referment d’un coup sec et lui arrache un morceau de pantalon. Elle pousse un soupir de soulagement et moi je reste sonnée à fixer les deux murs collés.
« – Astrid, ça va ??? » La voix paniquée de Romain me fait sursauter.
« – Oui, mais c’est pas grâce à toi, je marmonne, vexée.
– Qu’est ce qui s’est passé ?
– Y’a pas le temps. Guide-nous au lieu de parler. »
Au bout de 2 ou 3 heures,nous sommes enfin arrivées devant Marine, Yashim et Romain, tranquillement assis devant la sortie. Je me jette dans les bras de Marine et nous passons une grande porte en bois.

Autrice : Cléclé, sous le pseudo « Cléclé »

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