J’entrais dans un pièce immense, sans fenêtre. Le plafond était peint comme un ciel étoilé, avec un lune gigantesque en plein milieu, qui semblait diffuser une faible lumière. J’avançais prudemment, arc en main, entre de grosses masses noires que j’identifiait comme des rochers. Sous mes sabots, un terre sablonneuse et meuble me faisait m’enfoncer à chaque pas. Soudain, j’entendis comme u voix et je me retournai vivement en encochant une flèche que je pointai dans la direction du bruit ; une silhouette pas très grande, qui avait l’air d’être une fillette de six ou sept ans. Elle était assise sur un rocher, et commença a chanter, d’une petite voix fluette d’enfant :
– Au clair de la lune, mon ami pierrot…
Je continuais mon chemin , l’arc toujours pointé vers elle, mais même quand je me fus éloignée, j’entendais toujours sa voix ténue,lancinante, chanter encore et encore…
« …Prête moi ta plume
pour écrire un mot.
Ma chandelle est morte,
je n’ai plus de feu,
ouvre moi ta porte
pour l’amour de dieu… »
Je me mis a galoper, le plus vite possible, pour échapper a cette voix, cette voix terrible qui me tétanisait et m’horrifiait, qui me perçait la tête et enveloppait mes pensées d’un voile rouge de douleur, cette vois qui chantait toujours, toujours …
» Au clair de la lune,
pierrot répondit :
– je n’ai plus de plume,
je suis dans mon lit… »
Essoufflée, j’arrivais enfin a la porte au fond de la salle, et entrais précipitamment.
Autrice : de Flammes et de Vent, sous le pseudo « de Flammes et de Vent »