Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DU GÉANT
LA PIÈCE DU GÉANT

LA PIÈCE DU GÉANT

Esprit, Ara et Caliorynthe, confortablement installés dans la calèche dérobée au peuple fantôme, entrèrent dans cette nouvelle pièce, très lumineuse et chaleureuse. Des petits oiseaux chantaient leurs douces mélodies, et les courageux aventuriers, bien qu’emplis de tristesse suite à la mort de leur cher ami Om, gambadaient de joie en riant.
A ce moment-là, un vent violent s’engouffra dans la salle, empli de grains blancs qui piquaient les yeux. La pièce sombra dans l’obscurité , et nos fidèles compagnons grelottèrent de froid. Un immense géant blanc entra lentement, ses pas faisant trembler le sol. Il surplombait nos courageux aventuriers de toute sa hauteur ; sa bouche était un trou béant et ses yeux d’un noir profond. Il poussa un hurlement terrifiant et attaqua immédiatement le pauvre trio. Caliorynthe sortit son petit poignard, et Esprit son épée. Mais nos aventuriers furent bien vite découragés : en effet, les coups passaient au travers du corps du terrible géant sans même le blesser !
La bataille faisait rage, les aventuriers combattaient avec acharnement, ils étaient à bout de souffle, quand soudain…

Elina pénétra dans une nouvelle pièce aux abords paisibles. Le soleil brillait, les couleurs étaient vives et lumineuses, et des oiseaux volaient en chantant au-dessus d’elle. Elle se détendit immédiatement, lorsqu’elle remarqua au loin trois aventuriers inconnus qui se battaient avec hargne contre un monstrueux être blanc. Il semblait terrifiant et la jeune fille désirait peu se joindre au combat. Profitant de n’avoir été aperçue par aucun d’entre eux, elle s’éclipsa discrètement vers la porte suivante. Elle l’atteignait et s’apprêtait à l’ouvrir, lorsqu’elle fut soudainement prise de remords d’agir aussi lâchement.
Il fallait les aider.
Elle décida alors de tenter une attaque par-derrière, pendant que les trois autres occupaient toute l’attention du monstre. Elle fit preuve de tout la discrétion possible pour se glisser jusqu’à eux. En s’approchant, elle découvrit qu’un mince filet d’eau séparait le paysage enchanté, dans lequel elle se trouvait encore, et le combat qui avait lieu sous de gros nuages noirs ; il suffisait de l’enjamber. Mais, accompagnée de sa légendaire maladresse, Elina trébucha stupidement, et tomba bruyamment dans la rivière. D’un seul coup, le géant et ses adversaires qui ne l’avaient pas remarquée jusqu’à présent, se retournèrent et firent face une Elina trempée. Cette dernière se sentit rougir de honte et, entre deux rires nerveux,elle dit :
— Euh… Héhé salut…
Elle devait très certainement se retrouver au plus bas de leur estime à tous et regretta subitement son entrée fracassante. Elle avait à coup sûr mal jugé le combat au premier coup d’œil ; et si ces trois aventuriers étaient sur le point de vaincre leur ennemi avant son intervention ? S’ils ne la haïssaient pas encore d’avoir ainsi tout dérangé, ils devaient la considérer comme une terrible incompétente sans la moindre expérience – ce qu’elle était, assurément -. Elle avait simplement désiré les aider…
Elle fut interrompue dans ses pensées par l’affreux rugissement que poussa à ce moment le géant granuleux. Il commença à s’approcher, menaçant, de la jeune fille toute mouillée. Elle devint pâle comme la neige et poussant des petits gémissements apeurés, elle éclaboussa partout dans le but de le ralentir. Un cri suraigu retentit alors et Elina ouvrit des yeux éberlués : en effet, c’était bien cet être effrayant qui poussait ce bruit inhumain. Baissant le regard, elle découvrit que le corps de son adversaire fondait là où l’eau l’avait touché, et elle huma également une odeur assez particulière de… de médicament… Mais oui ! Aussi étrange que cela puisse paraître, le géant était totalement constitué de poudre d’aspirine. Elina réprima un fou rire et, avec l’aide d’Esprit, Ara et Caliorynthe qui s’étaient très vite joints à elle, ils continuèrent de l’arroser tandis que son cri résonnait encore. Alors, l’aspirine diluée coula vers la rivière, qu’ils quittèrent au plus vite, et les nuages noirs s’éclipsèrent laissant place au ciel bleu et joyeux.
Tous nos compagnons, soulagés, se serrèrent dans les bras en riant, avant de se présenter.
— Merci de nous avoir sauvé. Sans toi, j’ignore comment nous aurions pu nous débarrasser de ce géant ! s’exclama Esprit en direction de leur nouvelle amie. Celle-ci n’en croyait pas ses oreilles, l’épisode de la chute maladroite était oublié, ils la prenaient en héroïne ! Un énorme sourire traversa son visage à ces mots. Lui expliquant leur prochaine destination, le trio l’accueillit au sein de leur voyage. Esprit, Ara et Caliorynthe tassèrent alors un peu les bottes de foin pour faire une place à Elina, qui se hissa dans la calèche.

Joyeux et heureux, tous nos petits mais courageux aventuriers se remirent en route, en direction du palais de l’Ogresse.

Autrice : Miss Lovegood, sous le pseudo « Miss Lovegood (aventurier Esprit) et Miss Zoé »

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