Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DANS LAQUELLE TOUT COMMENCÉ
LA PIÈCE DANS LAQUELLE TOUT COMMENCÉ

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LA PIÈCE DANS LAQUELLE TOUT COMMENCÉ

Bluebird as Bluebird

J’entrai dans la sombre salle. Ma toute première pièce du Château. Et j’avais peur. Oui, j’avais peur. Moi, vaillante aventurière de renommée, j’avais peur pour la premier fois de ma vie.
Je pénétrais dans la pièce à petits pas, afin d’éviter de faire claquer les talons de mes bottes et de réveiller toute la maisonnée. Je n’y voyais goutte, mais lorsque mes yeux s’habituèrent peu à peu à la profonde obscurité, je ne distinguais toujours rien, et la salle me paraissait vide. Lorsque tout à coup, la lumière fut. Elle inonda la pièce de façon tout à fait soudaine. Je fus prise de court et portai la main au pommeau de ma dague. Devant moi, des dizaines d’hommes et de femmes, vêtus de tunique de ninja, étaient en position de combat.
Soudain, lorsque qu’un premier homme s’avança vers moi de façon menaçante, j’eus un brusque mouvement de recul. Ce geste fut une erreur. Le guerrier face à moi dégaina son sabre en moins de temps qu’il en faut pour le dire, et fut immédiatement imiter par l’ensemble des autres ninjas. J’eus un instant l’envie de fuir, mais mon honneur était en jeu et je refoulais cette pensée dans un recoin lointain de mon esprit. Alors que j’avais à peine songé à me saisir de mon arme, je reçus un violent coup à la mâchoire qui me fit tomber au sol. Je fermai les yeux et me recroquevillai sur moi-même (action fort peu courageuse, je l’avoue avec honte), m’attendant à recevoir d’autres coups, mais il n’en fut rien.
Lorsque je rouvris les yeux, le guerrier était toujours debout face à moi et les autres ninjas derrière lui attendaient en file indienne. Je me levai, appréhendant une réaction de la part des guerriers. Rien ne se produisit. Je sortis mon arme de fourreau lentement, jetant un œil aux ninjas. Toujours rien. Alors je commençai le salut annonçant le début du combat. Le guerrier, tel un miroir, m’imita. Et le combat débuta.
Le ninja se propulsa vers moi, le sabre en avant. Je l’esquivai sans peine et tentai de l’atteindre aux jambes. Il sauta puis cabriola au-dessus de ma tête avant d’atterrir derrière moi. « Un véritable ninja… » songeai-je en me retournant. Je vis son sabre fendre l’air, prêt à fracasser mon crâne. Je me baissai rapidement avant d’étendre le bras pour enfoncer son ventre. Je parvins à le toucher, sans plus. Ce n’est que quelques secondes plus tard que je me rendis compte qu’un second guerrier, une guerrière, plus exactement, s’était ajoutée au combat. Sans comprendre, je redoublai d’ardeur dans mon assaut. Lorsque je parvins à frôler l’épaule d’un des deux combattants, un troisième arriva et c’est là que je compris. Dès que je touchais un des ninjas, un autre s’ajoutait. Un véritable cauchemar. Qu’allait-il se passer si j’en tuais un ? Dix autres rappliqueraient ? Ou ils me laisseraient passer ? Il fallait tenter. À moins que je ne sois absolument sûre de l’atteindre gravement, il ne fallait pas que je touche un seul des guerriers. J’allais devoir jouer sur la défensive, en attendant le bon moment. Pendant ma réflexion, les trois ninjas virevoltaient autour de moi de façon menaçante, sans parvenir à m’atteindre, réfléchir n’étant pas quelque chose qui m’empêchait de me défendre.
Soudain, alors que l’on n’entendait que le bruit sourd des ninjas qui retombaient sur leurs pieds et les cliquetis des sabres s’entrechoquant, le bruit d’une explosion explosa dans la pièce. Pas un des ninjas, et encore moins moi, ne cilla, sauf la guerrière, qui, au prix d’une trop grande curiosité, relâcha un moment son attention. Cela lui fut fatale. La seconde suivante, ma dague transperçait ses entrailles. L’instant d’après, à part la femme morte à mes pieds et moi, la pièce était vide.

Ce ne fut qu’après de longues minutes où je n’entendis que ma respiration rapide se calmer que je réalisai que, dès ma première pièce, et pour la première fois de ma vie, j’avais tué quelqu’un. À l’idée de ce qui m’attendant par la suite, je songeai à faire demi-tour. Mon hésitation ne dura même pas un quart de seconde. Je me dirigeai vers la porte, celle par laquelle je n’étais pas encore passée.

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