Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LE BOYAU SOMBRE ET HUMIDE QUI EMPESTAIT D’UNE ODEUR SI PARTICULIÈRE…
LE BOYAU SOMBRE ET HUMIDE QUI EMPESTAIT D’UNE ODEUR SI PARTICULIÈRE…

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LE BOYAU SOMBRE ET HUMIDE QUI EMPESTAIT D’UNE ODEUR SI PARTICULIÈRE…

le champignon fluorescent à pois jaunes as le champignon fluorescent à pois jaunes

J’ai mal. Au crâne. À la cheville. Au dos. Partout. Je n’ose pas ouvrir les yeux. J’ai peur. Il y a quelque chose de terrifiant dans cette pièce, mais je ne sais pas quoi. Terrifiant et reposant. L’odeur. Je respire un grand coup et mes narines s’emplissent d’un parfait doux et inquiétant à la fois. Un parfum de fleurs sauvages. De beauté toxique. Cette odeur exotique me transporte et je me sens sombrer dans le sommeil… J’ouvre les yeux. Le parfum florale est toujours présent. j’inhale de l’air pour me réveiller. Je n’aurai pas du. Je sens la fatigue monter. Et je comprends. Je comprends que c’est ce parfum qui m’endors. Je me lève et regarde autour de moi. Un élan de claustrophobie m’emporte quand je vois où je suis. Un souterrain, un tunnel, un boyau. La fragrance y est omniprésente. Les pierres qui forment les parois de cet endroit sont gravées. Je ne distingue pas les runes qui y figurent. J’effleure la roche froide et suit les inscriptions des doigts. Soudain, je trébuche. Sur Julien. Un genou à terre, je me rappelle de l’existence de mes coéquipiers. Julien est devant moi, inanimé. Je m’approche de lui pour prendre son poul quand l’odeur me fait renoncer. Trop forte. Elle émane de lui. À demi asphyxiée, je m’écarte. J’aperçois Charly, un peu plus loin. Je devine que le corp à ses côtés est celui de Tomy. Ils sont sains et saufs. Et Line ? Il n’y a qu’un seul moyen de le savoir. Et je le redoute. Mais je veux être forte. Pour Line, pour eux, pour moi. Je m’éloigne de la rassurante présence de mes amis et de l’entêtant parfum. Quelques mètres devant moi, le boyau prend une large courbe. Je fais fais quelque pas j’aperçois une lumière, une aura éclairante dont la provenance m’est inconnue. Je me dirige vers la source de ce phénomène. Je veux la trouver. Inconsciemment, je me mets à courir. À courir vers mon but. J’oublie Line. Je cours. Rien d’autre. Je prends le tournants et m’arrête soudainement, comme si mes forces c’étaient envolées. Je tente de me calmer. Je respire. L’odeur ! Jusqu’où cette fragence s’étend-t-elle ? Nul ne le sait. Ce que je ne peux nier est la silhouette que je vois. Cette forme gracieuse qui me cache partiellement la lumière de ce lieu. La lumière… Je m’approche du mur et regarde. Les runes antiques qui lézardent les pierres scultées brillent d’une infime lueur verdâtre. Elle n’existe pas derrière moi. Mon regard longe la paroi jusqu’à l’obstacle. Je remarque que la luminosité des gravures ne cesse d’augmenter plus elles se rapprochent du fond. Je lève le regard vers l’extrémité du tunnel. Ce que je vois m’étonne. Le boyau se resserre jusqu’à être juste assez large pour passer. Mais surtout, sur la paroi circulaire qui se dresse fièrement au bout du passage, le message « A.L.I.X. EDCQSBDLC » brillant de mille feux, m’interpelle. Que fait mon nom ici ? Que signifient ces lettres ? Un gémissement m’arrache à mes pensés. Je scrute les environs. Le corp bouge. Je m’approche. C’est Line ! Je m’apprête à lui prendre la main quand elle ouvre grand ses yeux. Son regard déboussolé me dévisage comme une inconnue. Je vois sa bouche s’ouvrir, doucement. Mais aucun son n’en sort. Elle semble sombrer dans l’inconscience. Je la serre dans les bras. Je veux avoir l’impression d’etre utile. Je sais que je ne peux pas la porter. L’avoir retrouvée me semble un acte si insignifiant, tout à coup…
Me relevant à regret, je me retourne vers le reste de mes compagnons. Se sont ils réveiller ? Je vais voir. Julien dort toujours. Ou peut être que… Non. Je ne pense pas. Je ne veux pas. Décidant de tenir tête à l’ignorais ante fragance, je me penche vers lui. Sa sacoche est trempée. Je l’ouvre. Il y a un flacon cassé. L’odeur m’intime de sombrer, de dormir. Je résiste. En prenant garde aux éclats de verre brisé, j’extirpe le flacon du sac. Je déchiffre l’étiquette arrachée. Je comprends tout. C’est une bouteille de « fragence somnolente », une huile à respirer très réputée pour sa tendance à endormir celui qui l’inhale. Un produit indispensable à Julien, victime d’insomnies chroniques. En se brisant, la quantité de fragance libérées nous à plonger dans un profond sommeil. Le parfum se propageant avec facilité dans le tunnel, Line dort également. Comment les réveiller ? Surtout Julien qui, depuis notre chute, a le flacon à proximité du nez.
Une main se pose sur mon dos. Je sursaute. Je me retourne. La dénomé Madame Stiorrliaz me fait face. J’ai peur. Elle me regarde longuement puis me murmure :
-Ne vous inquiétez pas. Je ne vous veux pas de mal.
-Mais… La dague, tout à l’heure…
-Votre présence m’avait surprise. Je voulais vous impressionner.
-Je… Vous voulez… M’aider ?
-Peut être… Je veux une promesse.
-Une promesse ?
-Je ne vous aiderai pas sans contrepartie.
-Vous le faites confiance ?
-Absolument pas.
-Ah…
-J’exige de vous accompagner dans votre quête.
-Ma quête ? Mais c’est que… Non, enfin…
-Je suppose que c’est non.
Elle s’éloigne de moi. Non. Il faut que je la convainque. Il le faut. J’ai besoin d’elle. Nous avons besoin des son aide. Déterminée, je lui crie :
-Madame ! Ne partez pas !
-Ah, on change d’avis ?
-J’accepte votre aide et vos conditions.
-Fort bien, très chère. Vous avez fait le bon choix.
Dans l’ignorance de ce qu’elle compte faire, je me dirige vers Tomy, que j’essaie de réveiller. De son air hautain, ma nouvelle compagne me lance :
-La fragance est trop puissante. Ils sont partient pour des mois de sommeil.
-Vous avez une solution ?
-C’est fort probable…
-Donnez moi une réponse concise, ou je risque de perdre mon calme.
-Ne vous énervez pas. Je vais remplir ma part du contrat.
Je la vois lever les bras et murmurer dans une langue qui m’est étrangère. Soudainement, les corps de Charly, Tomy et Julien s’animent, tandis qu’un broulliard bleuté s’installe. J’entends le bruit d’une course et quelque chose me percute. Une voix me dit à l’oreille :
-Désolé. On ne voit plus rien. Tu sais on sont Charly,Tomy et Julien ?
-Line ? Tu vas bien ?
-Bien sur que je vais bien. Qu’est ce que tu…
Notre échange est interrompu par un bruit sourd. Une porte vient d’apparaître sur la paroi du tunnel. Le brouillard se dissipe. Madame Stiorrliaz y entre. Les autres la suivent. Je reste planté là, sans savoir pourquoi. Line me prend par le bras et m’amène jusqu’à la porte. Elle me regarde, me sourit. Je franchi la porte.

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