Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DU WAGON
LA PIÈCE DU WAGON

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LA PIÈCE DU WAGON

Miss Lovegood as Miss Lovegood

Alfred entra, suivi par la dame qui referma la porte. A cet instant, je me ressentis quelque chose de très étrange. Je regardai mon ami scientifique et pris conscience que je venais de modifier sa vie, modifier l’avenir. J’essayai de me rappeler la pièce où la gravité était inversée : oui, j’avais raison. Je venais de changer mes propres souvenirs. Si l’on suivait l’ordre chronologique, Alfred avait d’abord vécu dans la pièce de Versailles, puis était entré dans une autre pièce, avait inversée sa gravité et s’était définitivement installé là. Quelques années après, deux petits êtres étranges l’avaient rencontré, Caliorynthe et moi. Mais, en l’emmenant ici, je venais de changer sa vie et d’annuler notre première rencontre. Les battements de mon cœur s’accélèrent en réalisant la portée de mes actes. Mes souvenirs concernant la pièce de la gravité se dissipèrent et je concentrai d’avantage sur cette nouvelle pièce. En premier, je fus très heureux de retrouver mon corps d’esprit. Je remarquai alors que nous étions en haut d’une dune. Autour de nous, il n’y avait que du sable, du sable, et encore du sable. Je vis juste une porte au sol : il suffisait simplement de descendre ce petit mont pour entrer dans une nouvelle pièce. De plus, un rail reliait le sommet de la dune avec la porte suivante. La dame aux grosses lèvres sauta dans le petit wagon, Alfred fit de même et j’entrai dans le véhicule en dernier. Le wagon commença à dévaler la dune, d’abord assez lentement, puis il prit de la vitesse. Malheureusement, il n’y avait pas de frein. Nous fonçâmes droit dans la porte, quand, le wagon s’arrêta net, arrivé au bout des rails. Nous fûmes projetés en avant, et, bien évidemment, la charmante demoiselle atterrit sur la porte suivante, la réduisant en mille morceaux.
-Oups… je suis désolée mon petit canard en sucre…
Je voulus lui hurler dessus, mais je me contentai de lui dire que cela n’avait aucune importance, que nous trouverions bien une autre porte dans ce désert de sable. Nous décidâmes de continuer notre route afin de trouver une autre porte en meilleur état.
La nuit tomba et nous dormîmes à la belle étoile. J’étais très fatigué à cause de cette grosse journée, entre le corps du marquis de Crally et mes deux compagnons amoureux, mais pourtant, je ne parvenais pas à m’endormir. Je regardai alors les étoiles et pensai à Caliorynthe, Ara et Om. Cela faisait si longtemps que je ne les avais pas vus. Je frissonnai en pensant que je ne les reverrai peut-être jamais. Eux avaient sans doute continué leur chemin, tout comme moi, et nous devions sûrement être trop loin les uns des autres pour se retrouver. Ce Château était tellement grand… Je n’avais aucune chance. Brusquement, je me sentis extrêmement seul.
C’est à ce moment-là que le sommeil vint me chercher.
Le lendemain matin, nous continuâmes notre route, mais au bout de plusieurs heures de marche, nous décidâmes de revenir sur nos pas. Finalement, nous retrouvâmes le wagon en fin de soirée. Mais pourquoi y avait-il un chariot seul dans ce paysage désertique ? J’observai plus attentivement le petit wagon et remarquai alors que la peinture verte était plus claire à certains endroits. J’appuis sur le fond du wagon : bingo ! Il y avait une trappe ! Normalement, nous devrions pouvoir observer le sable et les rails, mais à la place, je vis un trou noir et apparemment très profond. Puisqu’il n’existait pas d’autres sorties, je me glissai délicatement dans ce trou. Heureusement, la chute ne fut pas longue. Je me relevai et regardai autour de moi : nous étions à l’intérieur de la dune de sable. Je voulus observer d’avantage ce lieu étrange, mais la charmante dame qui me suivait depuis un bon bout de temps désormais tomba directement sur moi et m’écrasa, m’empêchant de regarder cet endroit très intéressant.

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