Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DU SIÈGE ENSORCELÉ
LA PIÈCE DU SIÈGE ENSORCELÉ

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LA PIÈCE DU SIÈGE ENSORCELÉ

Etincelle de Feu as Etincelle de Feu

Je me trouvais désormais dans une salle très sombre. Elle n’était éclairée que par une minuscule lucarne enduite de poussière. Je m’approchai, le cœur battant la chamade. Il y avait quelque chose au centre de la pièce, je le sentais sans le voir; mais quoi?
J’arrivai soudain dans le faisceau de lumière venant de la lucarne, qui n’éclairait que cette partie de la salle. Je l’explorai du regard. Elle était petite, aucune décoration n’ornait les murs ni le sol. Elle semblait calme, paisible. Et, à part un vieux fauteuil à bascule en bois, il n’y avait rien. Mais cela me suffisait. J’avais un livre, j’avais un fauteuil; et, par chance, la lumière tombait pile sur ce siège, qui avait été très bien orienté. Je m’y assis. Il n’était pas si inconfortable qu’il n’en avait l’air, et surtout, je pouvais enfin m’asseoir, alors que toutes ces aventures m’épuisaient déjà. Ça faisait du bien de se poser, de se reposer, et de lire ! Le livre était passionnant. Je sentais une force magique, comme un feu brûlant mais réconfortant, croître en moi. De nouveaux pouvoirs affluaient dans mes veines, et à mesure que j’avançai dans ma lecture, je me sentais pleine d’une force que je contrôlais de mieux en mieux. Tout ce que je lisais, que j’emmagasinais, allais directement dans mon sang où il alimentait un pouvoir tout récent. Ou peut-être avait-il été là depuis toujours ?

Je lis ainsi pendant deux heures, à moins qu’il ne s’en fut passé trois ou quatre. J’avais perdu toute notion du temps, je ne me concentrais plus que sur ma nouvelle force, mes connaissances toutes fraîches. Soudain, je me rendis compte que je n’arrivai plus à tourner les pages. Mes poignets avaient beau se tortiller, ils ne parvenaient pas à l’atteindre. Je baissai les yeux et laissai échapper un cri d’horreur. Le fauteuil de bois avait « poussé »autour de moi, m’emprisonnant dans un épais cocon de bois dur ! Mes mains étaient immobilisées, ainsi que ma poitrine, mon corps et mes jambes. Seule ma tête n’avait pas encore été atteinte, mais je voyais les branches grimper vers moi.

Cependant, même si Anduril (que j’avais appelé ainsi en espérant qu’avec le nom de l’épée d’Aragorn dans le Seigneur des Anneaux, l’Epée Brisée qui fut reforgée, mon épée gagnerait encore en puissance.) était hors de portée, je venais de lire tout un livre de magie, et l’un des plus puissants au monde. Ce serait un comble que je ne puisse rien faire avec tout ce savoir !

Je ne pouvais déclencher un feu qui brûlerait le livre et… moi aussi, certainement. Mais je pouvais tenter de faire fondre le bois. Oui, c’était étrange, mais je venais d’apprendre que chaque chose pouvait fondre, si on utilisait la bonne technique. Je déclenchai donc une petite cascade, qui ne fit que durcir le bois. Puis je faisais jaillir, par des mots magiques, de l’acide. Mais le bois se reforma aussitôt. J’essayai ainsi divers techniques, en vain. En désespoir de cause, je recouvrai le bois d’or. Mais d’or pur, d’or mou, de l’or qui n’est mélangé avec aucun autre matériaux solide. Par mon pouvoir, l’or s’infiltra dans le bois jusqu’à son cœur. Il me fut ensuite très facile de le modeler pour pouvoir m’extirper de ce siège ensorcelé. Puis, grâce à Anduril l’Epée Brûlante, je transformai l’or mou en or liquide. Il ne resta bientôt sur le sol qu’une flaque dorée. Et je m’enfuis vers la porte suivante.

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