Shvimwa as Shvimwa
J’avais conduit ma sœur dans un passage secret que j’avais découvert et où vivaient nombre de drôles de personnages. Au comptoir, un tire-laine parlait à un poète et un chat bleu faisait des pitreries pour les beaux yeux de Blanche Neige. Je commandais une bière qui mousse sans alcool mais qui pique quand même et ma sœur prit une limonade pomme-raisins allégée en mousse qui pique. L’endroit était une grotte avec de nombreux néons aux plafonds et des toiles d’araignée pour aller sur le Net. D’immenses sofas permettaient aux voyageurs de se reposer et des papillons génétiquement modifiés faisaient le service. Ce lieux accueillant était habité par Wlwolrinwl, la rame de métro vivante. Le chat bleu jonglait avec trois bougies enflammées quand soudain l’une lui échappa, ce qui fit rire la Dame, sursauter un papillon, qui renversa deux bières sur un ordinateur, qui explosa et emporta un chapeau avec lui…
Ma sœur, morte de rire, s’exclama :
« Ah ! Quel comique !
le chat, vexé, dit :
– Comique, comique ! Je suis un artiste, moi, madame ! Na !
– Messieurs est un artiste, voyons !
Mais il me court sur le croupion,
Des rimes d’enfer,
Un style mortifère,
Voilà ce qu’il faut,
Pour être beau !
– C’est du racisme pasque chuis bleu ! »
Il part bouder et la salle éclate de rire. Quelle classe, ma sœur, vraiment faut pas l’énerver !
La rame de métro arrive en klaxonnant :
« L’Entité, l’Entité maléfique, reflet de l’âme du château, mais qui elle mange les visiteurs au-lieu de les guider, arrive ! Cachons-nous !
Montez à bord, les enfants, je vous emmène !