Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DU MAITRE
LA PIÈCE DU MAITRE

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LA PIÈCE DU MAITRE

Shvimwa as Shvimwa

Orgonn

Je chute, encore et encore, vers l’inconnu. Je glisse, je dévale. De mon toboggan improvisé, je suis arrivé dans une salle sombre et longue. Ma glissade me semble infinie et je commence à prendre peur.

Ma descente dans le monde souterrain m’amène dans une cavité de cette salle immense éclairée par des bougies. Au centre, un trône. Sur ce trône…un homme à la peau de parchemin.
Ses yeux menaçants sont verts et il tient dans sa main gauche un sceptre d’or surmonté d’une boule de cristal.
Un souffle glacé parcourt l’assemblée. Des hommes, aux vêtements noirs, se fondent dans l’obscurité semi-présente.
Quand soudain, les bougies arrêtèrent d’illuminer la salle.
La noirceur de la nuit m’enveloppait. Je fis un effort pour respirer, mais il me semblait que l’intensité des ténèbres m’oppressait.
Alors l’homme assit prit la parole :

« Je suis le Maître. Ici, tous m’obéissent. Tu es ici car tu m’intéressent. Ton pouvoir peut m’être utile, je veux que tu me serve. Si tu ne m’aides pas de ton plein grès, je t’aurai par la force.
Si tu restes avec moi, tu seras mon second, mon bras droit. Epouse ma cause. Je veux pour toi la plus grande destinée, bas-toi à mon côté !
– Quelle est cette cause pur laquelle vous vous battez ?
– Je tue les aventuriers venus ici pour me détruire, car ils ne sont là que pour l’argent, pour le meurtre. Ces gens là sont dangereux, ils n’obéissent à rien sauf à leur soif de pouvoir ! Mais toi, tu es différent. Tu ne veux pas seulement tuer pour tuer, conquérir pour conquérir. Tu veux être comme ton père, le Roy de la pièce-royaume et tu penses pouvoir conquérir le château. Tu crois que ton règne serait juste et que tu serais bon. Tu veux ton règne placé sous le signe de la clémence et de la justice.
Tout cela est possible. Je veux même t’aider dans ta quête de pouvoir. Ainsi, tu pourras sauver tes sœurs et le reste des humains de leur orgueil.
– Vous pouvez m’aider ?
– Bien sur, et c’est pour cela que tu es ici. Je vais t’aider à acquérir la force, le pouvoir, la ruse nécessaire pour sauver tes semblables. Je t’aiderai à contrôler ton pouvoir mais, car il y a un mais, tu dois t’engager à rejoindre la Confrérie du Maître, à te plier à nos lois, à obéir au Maître et à renoncer à ton humanité pour devenir une Créature. »

Durant un temps infime mais qui me sembla infini, mon esprit pesa le pour et le contre. Enfin être le maître de ma destinée, mieux encore décider de celle des autres. Etre craint, respecté, peut-être haï. Etre le Roy, sauver mes sœurs de la destruction où les conduits leur orgueil, sauver les hommes, tous les hommes, être un héros ! Les sauver sans qu’ils le veuillent mais les sauver quand même !
Et être un Roy, craint, détesté, haï, méprisé et glorifié. Je serai leur maître, que ça leur plaise ou non. Un de ces Roy tout-puissant de l’Ancien Régime. Il fallait toute fois accepter le marché de l’étrange personnage.

« J’accepte, quelles qu’en soit les conséquences.
– Bien. Prête serment, répète après moi : Je jure devant tous ces gens réunis d’intégrer la Confrérie du Maître, d’obéir au Maître et de respecter mes confrères !
– Je jure devant tous ces gens réunis d’intégrer la Confrérie du Maître, d’obéir au Maître et de respecter mes confrères !
– Bienvenue parmi nous, Orgonn
– Vive Orgonn, firent des voix venues de partout et de nulle part. »

Alors arriva Dvango, le regard noir, les cheveux en pagaille. Il m’attrapa par le coude et m’emmena à l’autre bout de la salle.

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