Enfant des mers as Enfant des mers
J’entre dans une nouvelle pièce, cette fois-ci un peu plus, hum, originale. Mais je ne vais pas m’attarder non plus : vu la délicate odeur de sang et les traces d’impacts sur les murs en acier, je préfère partir vite fait bien fait. Si cela est possible, bien entendu. Les murs sont été troués. Les meubles ont été renversés. Les cadavres sont un peu partout, leurs blessures encore fraiches. Les armes qui les ont tués sont figées dans leur poitrine. J’entends un râle, quelque part, mais il s’éteint avant que je puisse faire quelque chose. Les traits de son visage sont figés dans une ultime grimace, dans un dernier cri de douleur. Je voudrais rester pour les incinérer. Mais je ne peux pas. Il faut que je parte. Tout de suite. Maintenant.
– hiu huuhuu!
Ou pas. Je cherche mon milan des yeux, mais je ne le vois nulle part.
–Merlin ? Où es-tu ?
Je tourne la tête dans tous les sens, et enfin je l’aperçois, perché sur une fenêtre. C’est drôle, il y a tout le temps des fenêtres. Il vole jusqu’à moi, et se pose mon protège-bras. Je lui caresse lentement la tête, et il pousse quelques cris stridents.
J’accélère le pas, et fonce vers la porte. L’air est répugnant. Je sens que je vais vomir si je ne sors pas d’ici. Merlin s’envole tandis que je cours pour atteindre la porte. Mais avant que je ne puisse l’atteindre, je sens mes pieds se dérober sous moi.
Je me suis évanouie. Évanouie ! Moi ! Mes parents me tueraient s’ils apprenaient. Je me suis évanouie à cause de l’odeur du sang ! Alors que toute ma vie, je n’ai connu que ça. Pour une fois, je suis ravie d’être seule dans ce château. Je me levai, et je courus vers une porte en bronze, ornée d’étoiles et de soleils.