Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA SALLE DES PENSÉES SANS AUCUNS SENS
LA SALLE DES PENSÉES SANS AUCUNS SENS

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LA SALLE DES PENSÉES SANS AUCUNS SENS

Ewilan as Ewilan

OU LA PIECE DE SON RETOUR

J’ouvris les yeux dans une sombre lumière. J’avais l’impression de me réveiller d’un doux sommeil. Un sommeil de la vie. De la mort.
Des mots flottaient sans raisons dans mon esprits.
Pourquoi ce gout d’amertume dans ma bouche, mon âme, mon esprit ? Pourquoi la douceur de la tristesse rempli chacun de mes gestes ? Pourquoi l’odeur de mélancolie envahit mes rires et mes sourires ? Pourquoi toutes ces émotions que je peine à refouler reviennent sans cesse, ne me laissant aucun répit ? Pourquoi ?
Mon cœur se griffe, tout en passant un doux baume sur ses profondes blessures.
Ce soir, les effluves de ma journée me troublent. C’est déstabilisant cette sensation que l’on a quand l’on voit les moments heureux défiler devant nos yeux, mélangé avec nos moments de tristesses.
J’oscille entre la mélancolie, et la joie.

Je chassai ses pensées étranges de ma tête. Il me fallait me reprendre en main.
Je pris ma gourde, et laissai couler les dernières gouttes d’eau dans ma gorge. Puis, je pris ma dague, et me releva.
Le sol était étrangement moelleux, comme un matelas, les murs étaient constellés de petits points blancs, comme des étoiles dans la nuit.
Car tout était noir. Absolument tout.
A part moi.
Mon armure noir en fil d’argent noir des elfes et mon haut noir avaient été remplacés par une tunique blanche, resserrée à la taille par une fine ceinture argentée. Mon pantalon noir, de tissu souple, doux et solide des Fées avait été changé par un pantalon entièrement blanc, serré.
Mes cheveux noir jais avait été lâchés, et une couronne de blanches encerclait ma tête. A la place de mes bottes noires, se trouvaient chaussées à mes pieds, de petites ballerines blanches.
J’étais plus que surprise. Comment avais-je pu m’habiller comme ça, sans m’en rendre compte, ni m’en souvenir ?
Je me levai, bougeant chacun de mes membres pour vérifier que je ne m’étais pas blessée. Apparemment, non.
Puis, je le vis. Lui.
Il était vêtu tout de gris. Un pantalon gris foncé, des baskets grises, presque noires. Une chemise légère grise claire, comme ses grands yeux mélancoliques. Ses cheveux noirs étaient décoiffés.
Il n’en paraissait que plus beau. C’était fou.
Mais que faisait-il là ? Dans le Château ?
La dernière fois que je l’avais vu, était quand j’étais partie en quête du Château. Après la mort de mon maître.
J’étais partie le cœur détruit. Il n’y avait plus que des cendres à la place de l’amour. D’abord la mort de mon maitre qui avait pris un peu de mon cœur avec soit, et puis lui. Lui qui était indifférent avec moi. Qui me faisait rire et pleurer. J’étais partie pour faire table rase du passé et affronter mon destin.
Pourtant, quand je le vis une nouvelle fois, je ne pus que l’aimer de nouveau. Et j’avais envie de lui dire. De lui hurler doucement :
« Je t’aime toujours autant. C’est fou.
Ça fait mal, et en même temps, c’est comme un peu de baume au cœur.
J’aime quand tu ne souris pas, perdu dans ses pensées, ou juste concentré, silencieux. J’aime tes sourires rares, illuminant ma pièce, comme un rayon de soleil.
J’aime quand tu es drôle, car tu me fais pleurer de rire.
J’aime quand tu me fais pleurer, car tu es présent dans mon cœur.
J’aime quand tu me regardes, car mon cœur se gonfle d’espoir.
J’aime tes grands yeux gris, qui me subjuguent à chaque instant.
J’aime quand tu ris, car ton rire est la plus mélodieuse musique que mon cœur écoute.
J’aime quand tu dis que t’es parfait, par ce que je sais, que pour moi, c’est vrai.
J’aime quand tu dis que t’es pas beau, car je sais que c’est faux.
Par ce que t’es beau. Plus que beau à mes yeux et à mon cœur.
Et je t’aime. Oh, que je t’aime.
Je t’aime à la vie. »

Je fus sortie de mes pensées par une douleur dans à l’épaule. Une piqûre. J’essayai de me débattre, mais rien à faire.
Et lui, il continuait d’avancer tranquillement vers moi. Je sentais mes forces me quitter, et je sombrais dans l’inconscience, juste après avoir vu un sourire nostalgique sur son beau visage.

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