Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE QUI DESCENDAIT JUSQUE DANS LES PLUS OBSCURES PROFONDEURS DU CHÂTEAU
LA PIÈCE QUI DESCENDAIT JUSQUE DANS LES PLUS OBSCURES PROFONDEURS DU CHÂTEAU

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LA PIÈCE QUI DESCENDAIT JUSQUE DANS LES PLUS OBSCURES PROFONDEURS DU CHÂTEAU

Calliope as Calliope

Les tourments dans lesquels je me précipite… Au sens propre, évidemment, ç’aurait été moins marrant sinon.
Dès que j’ai posé mon pied dans cette pièce, je me suis sentie dégringoler. J’ai bien essayé de me retenir au chambranle de la porte, mais elle a disparu. Pouf ! En une seconde. Ce qui ne m’arrange pas.
Du coup, pour changer, je me suis râpée contre le mur. Violemment. Mon péplos est largement déchiré (ce qui le rend encore moins pratique qu’avant).
Vous allez halluciner, mais je ne hurle pas. Plus la force.
Mais je n’en souffre pas moins. La douleur afflue dans tous mes membres et je tombe toujours.
Où que je regarde -à part à ma gauche, où je ne vois que le mur qui est en train de m’écorcher vif- il n’y a que du vide. En haut, à droite, et surtout en bas. « Surtout », parce que je n’en aperçois même pas le bout, de ce vide. Je pourrais bien tomber à l’infini que je ne le saurais pas. Et le Château a beau se situer sur le Premier Plus Haut Point Du Monde, cette pièce est en train de me faire -très, très, très rudement- retomber sur le plancher des vaches.
Problème : je n’en ai aucune envie.
Je peux sembler très calme à première vue, mais c’est totalement faux. Intérieurement, il y a un certain bouillonnement de terreur pur qui me liquéfie les membres.
– Pitié… Je veux m’en sortir !
N’importe quel explorateur normalement constitué serait déjà mort, tué par la violence de la chute. Mais je ne suis pas n’importe quelle exploratrice -et pas non plus une narcissique en puissance, je vous vois arriver avec votre regard ironique.
Je suis Calliope.
Je suis immortelle. Presque immortelle.
Explication.
Si vous ne considérez pas le fait d’avoir deux mille ans et des poussières comme un gage d’immortalité -pointilleux, va !-, sachez qu’outre être une déesse antique -toujours pas convaincu ? Difficile, le public !-, je me suis déjà pris une épée dans le ventre -j’avoue que je n’avais pas été très maligne sur ce coup là-, sans en garder aucun dommage autre qu’une cicatrice -personne n’est parfait-. Ça impressionne, hein ? Non ?
Mais pas de place pour la distraction.
Car je viens de me prendre le sol.
Fort.
Trop fort.
L’impact me vide les poumons et me brise en mille morceaux (façons de parler, bien sûr, je ne dois être dispersée qu’un une quarantaine de tronçons).
Je suis Calliope.
Immortelle. Presque immortelle.
Important, le « Presque ».
Car là, je crois que je suis morte.
Je m’évanouis.
*
Je suis Calliope.
Immortelle. Presque Immortelle.
Et ce n’est pas aujourd’hui que je mourrai.
Je me suis relevé et je sonde mon corps meurtri. La quarantaine de morceaux semble s’être magiquement ressoudée. Ce n’est pas normal. Je ne vais pas me plaindre, mais… Rien n’est normal et ça ne me plait pas. Tout se passe comme dans la pièce aqueuse et je ne comprends pas.
Comme si quelqu’un m’aidait. Comme si quelqu’un refusait que je meure. Je ne veux pas qu’on m’aide. Je suis capable de m’en sortir seule, bon sang ! Enfin… Vous voyez ce que je veux dire.

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