La Panthère Qui Ronronnait as l’ananas fan de chats
J’avoue que je m’attendais à tout sauf à ça. Après la porte poussée se trouvait un labyrinthe immense.
Les murs étaient sculptés en pierre, ce qui donnait un aspect froid et gris à la pièce.
Eliane rompit le silence.
-On doit vraiment passer par là?
-Je crains bien que oui. lui répondis-je. « Le plus embêtant, c’est que le labyrinthe est en pierre. S’il était taillé dans une haie, je pourrais nous frayer un passage à l’épée, mais… »
-À l’épée?! m’interrompit-elle.
-Oui, une épée ramassée dans la salle de banquet. J’ai pensé que ça pourrait être utile, après la créature dans le couloir…
-Et tu as bien fait. Apparemment on n’a pas le choix. Ou bien… on pourrait peut-être… retourner en arrière? proposa-t-elle.
-Négatif. Je ne sais pas si tu as remarqué, mais lorsqu’une porte se ferme, sa poignée disparait.
-Quoi?!?
Eliane me regarda avec de grands yeux. Un peu gêné, je lui répondit: « Je sais, j’aurai dû le dire plus tôt… Mais je ne l’avais pas remarqué! Ou plutôt… je n’y avait pas fait attention… »
Après un petit moment, elle déclara: « Bon. On n’y peut rien. Que tu l’aies remarquer ou non n’y changera rien. On ferait mieux de s’y mettre. »
-À propos… est-ce que tu as de la ficelle? lui demandai-je.
-Non, pourquoi?
-Pour rien…
Des les premiers tournants, je remarquai qu’une torpeur envahissait mon esprit. Je ne savais pas de quoi il s’agissait, mais je pensais que c’était ma blessure au bras qui me faisait souffrir, mais il s’agissait d’autre chose. De quelque chose de complètement différent…
Je ne le compris qu’au seizième croisement. Pendant que je cherchai la direction à suivre, Eliane s’accroupit au pied du mur.
-Pour moi, c’est fini, je m’arrête là. déclara-t-elle d’une voix fatiguée.
Je décidai de m’asseoir à côté d’elle, histoire de reprendre des forces. À ce moment-là, je compris quelle torpeur m’accablait depuis le début du labyrinthe. C’était le désespoir. Et je compris aussi qu’en m’asseyant là, j’avais fait une grave erreur. Même si j’en avais envie, je ne pouvais plus me relever! En fait, je n’en avait pas envie. Tout m’était devenu égal.
J’imagine avoir dormi. En tout cas je me souviens m’être réveillé, mais dans un endroit totalement différent. Le désespoir profond qui m’avait envahi avait disparu, et je me sentais comme neuf.
Je réveillai doucement Eliane qui dormait profondément.
-Regarde, on est arrivés près de la porte! s’exclama-t-elle aussitôt.
-Je sais.
ça paraissait bizarre, mais il n’y avait rien d’autre à dire. Nous nous relevâmes et je poussai la porte, avec Minouchka dans les bras…