Miss Lovegood as Miss Lovegood
J’entrai dans une nouvelle pièce, en portant Poussière d’Etoiles dans mes bras. Je ne savais que faire. Je ne pouvais pas m’encombrer de mon amie, mais je ne pouvais pas non plus l’abandonner. J’avais pris la décision de la garder quelque temps, et de décider plus tard. Il fallait par contre que je lui trouve des vêtements plus beaux, car les siens, trempés dans l’eau infecte des égouts, étaient noirs et boueux et dégageaient une odeur nauséabonde.
Quant à moi, j’avais toujours le sentiment d’être contaminé par ces horribles particules noirâtres que Lucifer m’avait lancé. De plus, je n’étais plus totalement blanc. Chaque jour, ma fumée se rapprochait un peu plus du gris.
Tic-Tac Tic-Tac…
Je regardai autour de moi pour savoir d’où provenaient ces battements d’aiguilles. Je trouvai rapidement : une énorme horloge en bois aux motifs délicats trônait à ma droite. Je m’approchai et lu le mot « explosion » qui figurait à la place du douze. Un autre détail m’intrigua : les aiguilles tournaient dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.
-Un minuteur, bien sûr ! m’écriai-je
La petite aiguille était sur le un. Cela signifiait que, dans moins d’une heure, cette horloge allait probablement exploser. Evidemment, mon premier réflexe fut de vouloir sortir de cette d’ici mais la porte s’était verrouillée (curieuse coïncidence ! diriez-vous), m’enfermant dans cette pièce explosive avec une Poussière d’étoiles en assez mauvaise forme dans les bras.
Pris de panique, je regardai autour de moi. Des centaines de tables étaient alignées et recouvertes de bocaux entassés. Ces récipients contenaient tous des milliers de graines aux couleurs étranges. Et, pour terminer, des étiquettes étaient disposées devant chaque bocal. J’en lu quelques-unes : « pour grandir », « pour voler », « pour délier sa langue »…
Je regardai Poussière d’étoiles et commençai immédiatement à chercher « pour ressusciter ». La première rangée ne traitait que de changements physiques et la deuxième d’actions à caractère magique. Enfin, sur la cinquième table, je trouvai « pour réactiver son cœur ». Je fourrai une poignée de grains dans la bouche de mon amie, attendis quelques instants, sans succès. Poussière d’étoiles n’avait pas bougée d’un poil.
-Mais bien sûr ! pensai-je, elle s’est noyée ! Par conséquent, il faut réactiver ses poumons, et non son cœur !
Je m’empressai de chercher le bon bocal, quand je passai devant « pour ôter les saletés ou gaz polluants de soi ». J’en avalai quelques grains, puis constatai avec effarement qu’il ne me restait que vingt minutes. (Je suis d’une lenteur incroyable ! diriez-vous) Je me dépêchai, renversai quelques bocaux et –enfin- trouvai pour réactiver ses poumons ». Je pris le récipient entier, traversai la pièce en entendant l’horrible « Tic-Tac Tic-Tac… » et me cognai contre la porte, qui ne voulait pas s’ouvrir. Je remarquai une autre porte. J’actionnai sa poignée, en vain. Puis je compris qu’il fallait peut-être donner les grains à Poussière d’étoiles. Je les lui fourrai dans sa bouche et la secouai un peu. Alors, plusieurs choses se produisirent simultanément : Poussière d’étoiles s’éveilla, la porte s’ouvrit à la volée et la bombe explosa.
Je fus projeté dans la pièce suivante, dans un nuage de pierre, de bois horloger et de grain.