Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DES JARDINS ENCHANTÉS
LA PIÈCE DES JARDINS ENCHANTÉS

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LA PIÈCE DES JARDINS ENCHANTÉS

lolo as lolo

J’ouvris les yeux. J’avais mal partout. J’étais allongé sous des arbres, dans un espèce de magnifique jardin. Le soleil entremêlait des fils d’or au feuillage émeraude des arbres. L’air embaumait de parfums de fleur. « Où suis-je? » me demandais-je. Brusquement, tout me revint, Ahna, Yann, le Château, le couloir, le noir, le Gouffre et puis bien sûr ma chute. Les souvenirs déferlèrent en moi comme une vague furieuse, accompagné de toute la terreur que j’avais ressenti en tombant dans le Gouffre.
« Alors ça ressemble à ça la mort? » me dis-je émerveillée.
Une minute là. Si je suis morte, pourquoi ai-je aussi mal que si j’étais passé sous un train?
Je m’assis avec difficulté, mon dos me faisant horriblement mal. J’étais couverte de bleus et de coupures et j’avais un bandage sur la tête.
Je me relevai en m’aidant d’un arbre et sortis de sous le feuillage du saule pleureur sous lequel j’étais allongée.
L’endroit était magnifique. Le sol était recouvert par un tapis d’herbe verte m’arrivant au genou par endroit, agrémenté de fleurs colorées, de buissons sans aucune épine et de fougères dorées.
Des oiseaux au chant mélodieux voletaient entre les arbres aux feuilles vertes et…roses!? Avec leurs plumes étincelante, ils ressemblaient à des bijoux volants. Une source à l’eau transparente murmurait entre les hautes herbes.
Le ciel était d’un bleu limpide, le soleil éclatant mais je n’avais pas chaud grâce à l’ombre fraîche des arbres.
J’admirais tout cela, stupéfaite, et hésitant toujours sur la grave question de « Suis-je morte? » lorsque quelqu’un cria.
-Laetitia!
Je me retournai juste à temps pour apercevoir Yann avant qu’il ne me serra, enfin avant qu’il ne m’écrasa entre ses bras.
-Yann, j’avais déjà horriblement mal, pas la peine d’en rajouter, chuchotai-je, à moitié étouffée.
Il me lâcha aussitôt et rougit comme un enfant pris en train de manger du chocolat en cachette.
-Désolée. Je vais prévenir Ahna. AHNA!! se mit-il à crier.
Pendant ce temps je réfléchissait toujours à mon cas, à savoir ma potentielle mort. Mais puisque Yann était là? Et apparemment Ahna aussi? Etaient-ils morts eux aussi? Cette pensée m’attrista énormément.
-QUOI!? répondit Ahna, de sa douce voix, criant elle aussi.
-LAETITIA C’EST REVEILLEE!
-J’ARRIVE!
Quelques instants plus tard, Ahna apparaissait entre les arbres. Elle courut vers moi et me pris délicatement dans ses bras comme si j’étais une poupée fragile. C’était sympa, vu que j’étais recouverte de bleus.
-Est-ce que je suis morte? demandai-je dès qu’elle me lâcha.
Yann rigola mais Ahna me répondit très sérieusement.
-Pas à ma connaissance.
Je fus rassurée. Si je n’étais pas morte, eux non plus.
-Où est ce qu’on est? m’informai-je.
Le visage de Yann s’assombrit.
-Toujours dans le Château.
-Mais qu’est ce qu’il s’est passé?
Yann m’expliqua tout en détail. Lorsque j’étais tombée, la corde et Ahna m’avait empêché de tomber au fond du Gouffre mais pas de me prendre la paroi d’en face, ce qui expliquait les bleus et les coupures. Je m’étais cogné la tête et j’étais resté évanouie. Ils m’avaient remontée, enfin surtout Ahna, et transporté à travers le couloir jusqu’ici.
-On a su qu’on pouvait traverser le Gouffre grâce à toi, quand tu as crié que tu avais réussi, précisa Ahna.
Mes pensées tourbillonnait dans ma tête. Je sentais venir un terrible mal de tête. Je réussis à en saisir une.
-Depuis combien de temps je suis évanouie?
-Depuis quatre jour: un pendant lequel ont a traversé le couloir, et le reste depuis qu’on est ici, me dit Ahna d’un ton indifférent.
Le sol se mit à tanguer autour de moi. Je titubai comme un homme ivre et tombai par terre avant que mes amis ai pu me retenir.

Je me réveillai, de nouveau allongé par terre, mais cette fois dans une clairière où on voyait clairement les traces d’un campement.
-Applique toi, Yann, vise avant de tirer, ta flèche va pas aller dans la cible toute seule.
Je reconnus la voix calme d’Ahna.
-Mais je vise! C’est la cible qui bouge!
-Yann, dit une voix inconnue, je vous rappelle que c’est fait exprès.
J’entendis un bruit sec, puis la voix de l’ex-cannibale:
-Voilà, tu vois quand tu veux! Le tir à l’arc c’est beaucoup plus compliqué que tirer sur une corde avec une flèche dessus.
-J’avais remarqué, dit Yann, vexé.
Je me levai et allé les rejoindre. Yann était en train de passer son arc à Ahna pour qu’elle lui montre. Une cible mouvante était devant eux. Ils étaient accompagné d’un… satyre!?
-Yann, Ahna, votre ami est réveillé, dit celui-ci.
Yann se retourna vers moi et me sourit, Ahna ne bougea pas concentrée. La flèche partit. En plein centre de la cible.
-Mais comment tu fais? s’exclama Yann.
Elle haussa les épaules et me tendit l’arc.
-Tu veux essayer.
-Heu d’abord qui est ce… monsieur? dis-je en désignant le satyre.
-Farthinali, pour vous servir, répondit celui-ci.
-Heu…enchanté, dis-je.
Ahna tira et touche de nouveau la cible en plein centre.
-Moi de même, répondit Farthinali en s’inclinant sur ses pattes de chèvre.
-Ils sont plusieurs dans la forêt, avec les naïades et les fées, dit Yann en reprenant l’arc, c’est à cause d’eux qu’on t’avait mis sous l’arbre là bas, chaque soir ils font la fête et on avait peur que ça te dérange.
Il tira. Raté.
-Yann, lorsque la cible bouge, tu dois viser l’endroit où elle va aller, pas là où elle est, expliqua Ahna.
Il grommela et pris une nouvelle flèche.
Je m’assis dans l’herbe, les regardant s’entraîner. Le satyre me fit la conversation. Des naïades et des fées. Sympa cette forêt.
-Bravo Yann, tu as touché l’arbre. Tu es fort dis moi, c’est rapide un arbre, se moque Ahna.
Il réarma l’arc, l’air vexé.
Oui vraiment sympa cette forêt.

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