La Chatte qui Pêche as La Chatte qui Pêche (ou Poussière d’Etoile)
Tout à coup, ce fut le noir. L’obscurité la plus complète. Et un bruit sourd se fit entendre à mes oreilles. Comme si mille moteurs s’étaient mis en marche.
« Esprit! » j’appelai, car je ne savais plus où elle se trouvait.
« Poussière! » j’entendis en retour.
« ON EST OÙ? » je dus crier car le bruit menaçait de couvrir ma voix.
« …DROIT…ION….OUCHES! »
« HEIN? »
Plus moyen de communiquer. Le ronflement avait augmenté de volume. Et, bien que mes yeux fussent grands ouverts, je ne distinguais rien. Je fis un pas en avant. J’eus l’impression que des centaines de petits projectiles vibrants s’abattaient sur moi. Qu’était-ce donc que cette diablerie?
Quelque chose de collant m’arriva sur la figure. Je le touchai. Des fils! On aurait dit des fils! Au même moment, une lumière apparut sur ma droite. Elle était faible, mais ça suffit pour me faire comprendre ce qui se passait. Une araignée tissait une toile qui partait de mes cheveux et arrivait jusqu’à mon bras. Et dans cette toile, des milliers et des milliers de … mouches! Cette salle n’était pas sombre, mais totalement infestée de mouches. Et à présent qu’elles se prenaient dans la toile, la lumière apparaissait. Un peu honteuse, je reconnus l’araignée. Pauvre Ara, elle m’avait suivi dans toutes ces pièces et je l’avais oubliée! Je me jurai de ne plus faire la même erreur.
Maintenant, je devais retrouver Esprit. Je marchai lentement, pour ne pas que la toile cède. Elle était maintenant gonflée derrière moi comme un ballon. Je ne mis pas longtemps pour retrouver mon amie. Elle s’était juste assise en tailleur et semblait m’attendre. Elle devait avoir compris le phénomène des mouches bien avant moi.
« Ah, te voilà! J’étais sure que tu trouverais une solution. »
« C’est plutôt grâce à elle! » dis-je en indiquant Ara.
« Incroyable! Elle est intelligente? Faut que je voie ça de plus près! »
« Euh, peut-être après. Si on trouvait la sortie d’abord? »
Ce ne fut pas long. Une porte en grillage métallique se trouvait à quelques mètres de nous. Au dernier moment, avant de passer la porte, je détachai l’horrible toile grouillante et la laissai tomber par terre. Je me sentais collante et sale. En rêvant de piscines et de plages, j’avançai derrière Esprit dans la nouvelle pièce. Mais je ne me faisais guère d’illusions.