La Chapardeuse de Rêves alias Néphilims Dragnir as La Chapardeuse de Rêves alias Néphilims Dragnir
Première pièce
J’atterris finalement sur un énorme lit moelleux à souhait! Je repris mon souffle et enfonçais encore un peu plus la tête dans l’oreiller. J’avais envie de rester blottie dans ce lit jusqu’à la fin des temps.Seulement, dans le silence complet, j’entendis des bruits de cliquetis. Seulement… Ces bruits venaient de l’oreiller! Dans un cri, je me relevais et vis que l’édredon en question était fourré non pas avec des plumes… Mais avec des cafards ! Je balançais l’oreiller à travers la pièce que j’eu enfin le temps de regarder.
C’était une chambre très sombre. Dans le même style que les escaliers desquels je venais de tomber. Des tableaux baroques de toutes tailles et de toutes formes couvraient les murs. Ils étaient couverts de toiles d’araignées. En les regardant mieux, je vis qu’ils représentaient des personnes ayant chacune une partie du corps d’insecte. Certains avaient des antennes, d’autres des ailes, d’autres encore des mandibules… C’était assez horrible! Soudain, le sol se couvrit d’insectes. Ils étaient toujours plus nombreux, sortaient de la moindre fissure, des moindres interstices et se marchaient dessus, s’écrasaient, s’entretuaient, s’entremangeaient… J’en fus réduite à me mettre debout sur le lit, lequel commençait lui aussi à être envahi par les bêtes. La seule arme que je possédais était un poignard. Chose assez inutile dans une situation comme celle-ci…
Je me mis à hurler, pourtant, ce ne fut pas un cri qui sortit de ma bouche mais un cliquetis semblable à ceux des cafards de l’oreiller! Affolée, je regardais mon corps et vis qu’il se mettait à se métamorphoser en insecte. Des antennes avaient pris place au dessus de mes oreilles, des ailes poussaient dans mon dos, au niveau de mes omoplates, et mes jambes se transformaient progressivement en pattes. Je perdis l’équilibre et atterris directement dans la mers d’insectes! Je poussais des cliquetis affolés et un insecte que je n’avais jamais vu, plus gros qu’une basket entra dans ma bouche! Tant bien que mal, je le retirais mais il avait déjà répandu son gaz toxique dans ma bouche… Je fus prise de vertiges, ma vision se troubla et mon esprit fut embué. Tel un zombie, je me relevais. Cet effort m’arracha une violente quinte de toux. J ‘envoyais valdinguer une paire d’araignées, et vis enfin une porte, je me précipitais vers elle, ralentie par la marrée d’insectes. Au fur et à mesure que j’approchais de la sortie, les insectes se faisaient de plus en plus gros. Finalement, je posais la main sur la poignée, qui était en fait une sauterelle. Essayant en vain de l’arracher, je me mis à tambouriner à la porte. Une voix me répondit:
» Si tu veux passer, tu devras t’affranchir de ta plus grande peur animale.
-Mais comment vais-je faire? Demandais-je.
-Affranchis -toi et passe. Maintenant, au revoir.
-Attendez! »
Mais la voix était déjà partie. La chose qui me troublais le plus était que la voix était la même que celle de mon père. Mais il était impossible qu’il soit dans ce château avec moi. Alors je réfléchis à ces paroles. Ma plus grande peur… Ma plus grande peur!
L’idée de ce que j’allais faire me répugnait mais je n’avais pas le choix. J’attrapais la poignée-sauterelle des deux mains et enfonçais mes dents dedans. J’en arrachais un morceau et le mâchais tant bien que mal. Ca avait un goût exécrable. Pire que de la moisissure. Finalement, je parvins à la terminer. J’ouvris la porte, m’engouffrais dans le passage et la refermais bien vite derrière moi. Une douce brise me carressa et je respirais à pleins poumons. Les parties insectes de mon corps avaient repris leurs aspects originale. J’étais enfin sortie!