Miss Lovegood as Miss Lovegood
J’ouvrai la porte, riant encore au souvenir d’Harpagon. Cette nouvelle pièce sentait un parfum fleurit très doux. Elle était circulaire, avec des rideaux blancs ornés de fleurs roses. Au milieu, se dressait une petite table ronde, à la nappe lilial. Des couverts étaient entreposés ainsi qu’un vase. Une commode en bois vernie était disposée devant un mur jaune sable. L’ensemble de la pièce dégageait une atmosphère chaleureuse, conviviale et féérique.
Je m’assis sur une chaise. Poussière d’étoiles s’installa en face de moi et nous discutâmes longuement de notre aventure. Je parlais de la pièce hérisson lorsque Poussière d’étoiles remarqua un objet posé sur la commode. Elle se leva et alla le chercher. C’était un livre abimé aux pages jaunies. Elle l’ouvrit délicatement et lu :
« Le carnet télétransporteur. Où voulez vous allez ? Choisissez une destination et en quelques secondes, vous y êtes ! »
Le verrou de la porte d’entrée s’enclencha. Je tournai la tête pour apercevoir notre visiteur. C’était une petite fille âgée d’une dizaine d’années, aux longs cheveux châtains. Elle me souriait.
-Bonjour me lança-t-elle, vous vous appelez comment ?
-Esprit, lui répondis-je, et voici…
Je m’étais retourné pour présenter Poussière d’étoiles. Seulement devant la commode, il n’y avait personne.
Poussière d’étoiles avait disparu.
Mon premier réflexe fut de l’appeler. « Poussière d’étoiles, tu es là ? » Je m’approchai de l’armoire pour regarder si elle s’était dissimulé derrière. Non. J’expliquai la situation à la visiteuse rapidement et nous entreprîmes de la chercher. Chaque recoin fut exploré, en vain. Poussière d’étoiles demeurait introuvable.
-Je suis là enfin !
-Poussière d’étoiles ? Je criai.
Aucune réponse.
-Je suis dans ta tête imbécile !
Je ne comprenais rien.
-Je suis dans ta tête, la visiteuse ne m’entend pas ! Je me suis télétransporté grâce au livre. Je suis maintenant dans une autre pièce, remplie d’eau ! J’avais soif et j’ai demandé mentalement au livre de m’emmener ici. Si tu veux me rejoindre, demande à ton tour.
-Ok. À tout de suite.
Je me retournai vers la visiteuse.
-Comment-t-appelles tu ?
-Miss Juliette 94.
-Toi aussi, tu explore ce château ?
-Oui ! C’est la première fois que je rencontre une fille comme toi. Comment fais-tu pour changer de couleur ? Comme un caméléon ?
Je ne saisis pas immédiatement le sens de ses paroles -je ne change pas de couleur- puis je compris. Je suis un esprit et chaque personne me voit de la façon dont il a envie. Et cette demoiselle voulait voir un caméléon.
Je reportai mon attention sur le carnet. Je récitais mentalement : « Pièce avec de l’eau, pièce avec de l’eau… » je fermai les paupières. Lorsque je les rouvrit, deux yeux étonnés me fixaient. Ceux de Miss Juliette !
-Ça ne marche pas, ton carnet ! Dis-je intérieurement.
-Oui, il y a eu un problème, il faut que tu le donne à la visiteuse.
-Ça va faire quoi ?
-Tu vas voir, allez donne lui le carnet.
J’obéi à la voix de Poussière d’étoiles. Je donnai le carnet à Miss Juliette qui me remercia. J’eu juste le temps d’apercevoir son sourire. Un liquide glacé m’envahit le corps. J’étais dans un lac. Devant moi se tenait Poussière d’étoiles. Elle souriait. Une ombre gigantesque la recouvrit. Un serpent des mers s’élevait derrière elle.